Selon Munhowen, la décision d’enquête ferait suite à une dénonciation par le géant mondial AB-InBev, propriétaire de la Brasserie de Diekirch auprès de l’Autorité de la concurrence luxembourgeoise. (Photo: Shutterstock)

Selon Munhowen, la décision d’enquête ferait suite à une dénonciation par le géant mondial AB-InBev, propriétaire de la Brasserie de Diekirch auprès de l’Autorité de la concurrence luxembourgeoise. (Photo: Shutterstock)

La Commission européenne a annoncé ce vendredi l’ouverture d’une enquête concernant la fusion des entreprises luxembourgeoises Boissons Heintz et Brasserie Nationale (Munhowen), officialisée le 2 février dernier. Munhowen accuse le géant AB-InBev – propriétaire de Diekirch – de les avoir «dénoncés».

Conformément au règlement européen sur les concentrations, le rachat de Boissons Heintz par Brasserie nationale (Munhowen) aurait pu se dérouler sans vérification aucune. En effet, la transaction – dont le montant n’a pas été communiqué – «ne franchit pas les seuils de notification au titre du contrôle des concentrations», indique la Commission européenne. Autrement dit, la Commission européenne n’avait pas été notifiée de cette acquisition. Mais c’était sans compter sur l’Autorité de la concurrence, qui a présenté le 7 février à la Commission «une demande de renvoi» et demande ainsi à la Commission d’examiner cette acquisition.

Saisie, la Commission a répondu favorablement et compte bien enquêter, considérant que «l’opération remplit les critères de renvoi» et qu’elle «menace d’affecter de manière significative la concurrence dans le pays demandeur, puisqu’elle combine les deux principaux distributeurs en gros de boissons au Luxembourg», note-t-elle dans un communiqué diffusé ce vendredi.

De son côté, quelques minutes après le communiqué de la Commission européenne, Munhowen a également publié un communiqué dans lequel l’entreprise justifie cette enquête en raison «qu’une dénonciation par le géant mondial AB-InBev (basé à Louvain en Belgique ndlr), propriétaire de la Brasserie de Diekirch auprès de l’Autorité de la concurrence». Contactée, la société AB-InBev n’avait pas encore répondu à nos sollicitations à l’heure de publier cet article. Dans son communiqué, Munhowen se dit toutefois «confiante quant à l’issue de l’enquête lors de laquelle elle collaborera pleinement avec la Commission européenne, convaincue que le rapprochement avec Boissons Heintz est pro-concurrentiel, et pas anti-concurrentiel». 

Également contactée, l’Autorité de la concurrence a elle aussi diffusé un communiqué de presse ce vendredi après-midi. Il n’apporte aucune information de plus que celui diffusé par la Commission européenne et n’en dit pas plus sur l’origine du renvoi qu’elle a demandé à la Commission, ni même sur l’éventuelle dénonciation mise en avant par Munhowen. 

Pour rappel, la société Boissons Heintz, basée à Hosingen, propose une gamme de 2.500 articles couvrant tout le territoire et génère un chiffre d’affaires de 39 millions d’euros. De son côté, sa désormais «sœur», la société Munhowen, filiale de la Brasserie Nationale, distribue les produits de la Brasserie Nationale et d’autres, dans tout le pays, mais aussi dans le Grand Est, en France, et une partie de la Belgique. Son dernier chiffre d’affaires était de 89 millions d’euros.