Mars 2022 a marqué la fin d’un cycle dans la carrière de . La société Kneip, spécialisée dans le traitement de données pour les fonds et qui porte son nom, à Deutsche Börse Group, tournant la page d’une aventure d’entreprise débutée en 1993. «C’est une très belle histoire, car j’ai l’impression que toutes les parties y trouvent leur compte», a déclaré Bob Kneip devant l’assemblée réunie à la Banque de Luxembourg, ajoutant: «C’est une histoire encore plus belle si elle apporte une valeur ajoutée au Luxembourg».
Une subtile dose d’inconscience est nécessaire pour être entrepreneur, sinon nous ne ferions pas ce métier.
Alors que Bob Kneip a commencé l’aventure de sa société Kneip «dans un monde sans internet ni téléphones mobiles, où toutes les communications se faisaient par média papier», il a été témoin des évolutions technologiques qui ont transformé, à de nombreuses reprises, les activités de son entreprise. «Au fur et à mesure que les besoins de nos clients ont évolué, nous avons essayé d’utiliser au mieux la technologie pour rendre leurs communications plus efficaces, cohérentes et pertinentes.»
Les crises ont également marqué la vie professionnelle de Bob Kneip. D’ailleurs, «la dernière crise a été la plus marquante, car elle nous a appris à accélérer le pas pour effectuer le travail à distance plus vite que prévu», note-t-il, avant de poursuivre: «C’est dans les crises que nous devons être le plus proches de nos clients pour les aider à relever leurs défis.»
C’est dans les crises que nous devons être le plus proches de nos clients pour les aider à relever leurs défis.
Autre facteur de changement, les différentes vagues réglementaires n’ont pas toujours été que des freins et des points de blocage: «La réglementation a été, pour nous, une source d’opportunités, de pouvoir montrer notre présence et notre engagement pour le client.»
L’écoute du client, Bob Kneip s’en est fait une réelle discipline, au point d’insister sur l’importance de «rester à l’écoute des collaborateurs, car ils sont à l’écoute de leurs contacts chers, les clients». En revanche, il relativise: «Si nous cherchions à satisfaire les besoins spécifiques d’un seul client, nous risquions d’oublier les 99% restants.» C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il estime utile de s’être entouré de proches collaborateurs n’hésitant pas à faire preuve de franchise. «J’ai entendu énormément de choses que je ne voulais pas entendre. C’était d’une efficacité redoutable.»
J’ai entendu énormément de choses que je ne voulais pas entendre. C’était d’une efficacité redoutable.
En outre, l’environnement de travail des collaborateurs constitue une certaine importance pour Bob Kneip, installant des chefs-d’œuvre de pop art sur tous les espaces de mur disponibles. «Il est arrivé que des clients veuillent venir visiter les bureaux, sans autre intérêt que l’art. Ça a donné naissance à des opportunités d’affaires.»
Calculer une NAV n’est pas de la technologie spatiale. Comment cela se fait, qu’au Luxembourg, nous ayons plus de 80 administrations de fonds?
Interrogé quant à l’avenir du Luxembourg en tant que hub de la data pour les fonds d’investissement, Bob Kneip s’est prononcé: «Il faut fédérer les efforts, car beaucoup sont faits par chacun dans leur coin alors que l’intérêt est commun. Par exemple, calculer une NAV n’est pas de la technologie spatiale. Comment cela se fait-il, qu’au Luxembourg, nous ayons plus de 80 administrations de fonds?» Toujours dans une perspective de mutualisation des efforts, il a exhorté le pouvoir politique à «créer au Luxembourg une infrastructure sécurisée pour éviter que chaque acteur soit obligé de veiller à sa propre cybersécurité».
Apprenez-en davantage sur les inspirations et la personnalité de Bob Kneip dans le prochain magazine Paperjam à travers une interview exclusive.