Brenda Bol pilote la nouvelle stratégie de BNY Mellon au Luxembourg. (Photo: Maison Moderne)

Brenda Bol pilote la nouvelle stratégie de BNY Mellon au Luxembourg. (Photo: Maison Moderne)

Il y a du changement dans l’air chez BNY Mellon Luxembourg. La banque a nommé une nouvelle équipe de direction et se lance dans une nouvelle stratégie. À sa tête, Brenda Bol explique les raisons pour lesquelles l’augmentation des coûts d’exploitation est un obstacle pour les banques nord-américaines qui cherchent à se développer au Luxembourg.

Originaire d’Argentine, Brenda Bol a commencé sa carrière chez The Bank of New York à Bruxelles il y a plus de 25 ans. Quelques années seulement après son entrée en fonction, elle a été chargée, avec deux collègues, d’ouvrir la succursale luxembourgeoise de la banque en 1999. Après avoir travaillé à la Royal Bank of Canada, chez Clearstream et chez Brown Brothers Harriman, elle est revenue chez BNY Mellon l’année dernière pour diriger les opérations luxembourgeoises de la banque.

L’une de ses priorités est d’accroître la présence de BNY Mellon au Luxembourg. Elle explique en effet que la banque a gardé un profil relativement bas dans les années qui ont suivi l’épidémie de Covid-19. «Nous n’avons pas été aussi présents sur le marché que nous aurions dû l’être. Nous voulons changer cela et être beaucoup plus visibles.»

La nouvelle stratégie consiste notamment à nouer des liens plus étroits avec les clients. Car selon Brenda Bol, les récentes turbulences dans le secteur bancaire, après et d’autres petites banques américaines, ont souligné la nécessité de disposer d’un partenaire bancaire stable et solide.

La banque souhaite ainsi reproduire son modèle de réussite observé aux États-Unis et l’appliquer ici en Europe. «Nous mettons l’accent sur l’Europe pour nous assurer que nous répondons aux besoins de nos clients, en particulier au Luxembourg.»

Celle qui pilote cette nouvelle stratégie indique aussi que la banque va faire évoluer son offre de produits et de services, passant d’activités plus traditionnelles à des activités plus complexes, notamment dans le domaine des fonds alternatifs. «Au fil des ans, notre approche a changé, passant du statut de prestataire de services global à celui de soutien à nos clients à différents stades de leur activité.»

Il n’est pas courant, dans des pays comme les États-Unis et d’autres pays européens, d’augmenter les salaires de 2,5%, deux fois par an.
Brenda Bol

Brenda BoldirectriceBNY Mellon Luxembourg

Un potentiel informatique extrêmement élevé

BNY Mellon est née de la fusion de The Bank of New York et de Mellon Financial Corporation en 2007. Mais les origines de la banque remontent à 1784, lorsqu’elle est devenue la première banque de l’État de New York et, plus tard, la première société à opérer à la Bourse de New York. Aujourd’hui, BNY Mellon est la plus grande banque dépositaire du monde et la plus grande société de services de titres. Elle offre à ses clients du monde entier des services de conservation, de banque dépositaire, de comptabilité et d’agence de transfert à partir du Luxembourg.

Malgré sa riche histoire, BNY Mellon est tournée vers l’avenir et a investi massivement dans la technologie numérique. Brenda Bol souligne d’ailleurs que BNY Mellon dispose d’un potentiel informatique élevé et que l’importance qu’elle accorde à la technologie est un élément clé de différenciation par rapport à ses concurrents. «Nous nous concentrons sur l’investissement dans la technologie afin d’améliorer l’efficacité et la résilience de nos processus.»

La hausse des coûts est un problème pour les banques nord-américaines

BNY Mellon doit prendre la présidence tournante de l’Association des banquiers nord-américains au Luxembourg (ANABL) qui représente les intérêts des banques nord-américaines opérant au Luxembourg. L’ANABL est en dialogue avec le gouvernement luxembourgeois et d’autres décideurs sur une stratégie plus stable et plus prévisible en ce qui concerne les salaires du personnel au Luxembourg.

Selon Brenda Bol, l’évolution du Luxembourg et de son environnement règlementaire très solide ont été très positifs pour les banques nord-américaines. Toutefois, elle indique que l’augmentation des coûts d’exploitation au Luxembourg, due aux déclenchements réguliers de l’index, constitue un obstacle à l’expansion. «Il n’est pas courant dans des pays comme les États-Unis et d’autres pays européens d’augmenter les salaires de 2,5% deux fois par an.»

Nouvelle campagne de recrutement

BNY Mellon emploie actuellement plus de 300 personnes dans ses bureaux de la rue Eugène Ruppert à Cessange. Ses actifs ont augmenté de 230% au cours des cinq dernières années. Une croissance qui a entrainé une augmentation de ses effectifs de 6 à 10% au cours de la même période. BNY Mellon a récemment remporté un grand nombre de nouveaux contrats selon Brenda Bol, qui annonce prévoir embaucher du personnel en conséquence. «Nous voulons conserver le même ratio, plus ou moins, entre la croissance et l’expansion de nos activités et les personnes que nous recrutons.»

BNY Mellon applique un modèle de travail hybride dans lequel le personnel travaille au bureau au moins trois jours par semaine. Un modèle désormais courant dans les entreprises américaines, essentiel pour atteindre les objectifs de la banque selon Brenda Bol. «Nous pensons que la collaboration en personne avec les clients et les collègues est essentielle pour stimuler l’exécution et l’impact commercial.»

Cet article a été publié pour la lettre d’information Delano Finance, la source hebdomadaire d’informations financières au Luxembourg. .

Cet article a été rédigé par  en anglais, traduit et édité par Paperjam en français.