Historiquement, le Luxembourg et la Belgique sont devenus actionnaires de BNP Paribas en 2008-2009. Une participation dont l’origine remonte au sauvetage de Fortis durant la crise financière de 2008.
En septembre 2008, les gouvernements belge et luxembourgeois avaient dû intervenir pour sauver les branches de Fortis opérant sur leurs territoires, le gouvernement des Pays-Bas ayant alors nationalisé sans concertation avec ses partenaires du Benelux les entités néerlandaises du groupe pour recréer ABN AMRO, obligeant la Belgique et le Grand-Duché à en faire de même.
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Le groupe BNP Paribas était alors apparu comme le «chevalier blanc» capable d’assurer la solvabilité et le développement des activités belges et luxembourgeoises. La banque française avait alors racheté – à bon prix… – les actifs que ces deux États avaient nationalisés contre un paiement en numéraire et en actions du groupe. Le montant global de la transaction s’élevait au total à 14,5 milliards d’euros.
À l’arrivée, les États belge et luxembourgeois deviendront actionnaires de BNP Paribas, avec des participations respectives de 11,6% et 1,1%. Le Luxembourg avait également pris une participation minoritaire de 33% dans Fortis Banque Luxembourg, ex-BGL, qui allait devenir BGL BNP Paribas.
809 millions dans les caisses de l’État
Si le Luxembourg n’a jamais touché à ces participations, la Belgique s’est, au fil du temps, quelque peu désengagée.
En 2017, l’État belge, via son bras financier la SFPIM, avait fait passer sa participation de 10,3% à 7,8%, profitant alors d’une remontée du cours de bourse du groupe bancaire qui tutoyait alors les 70 euros. Forte de ses résultats 2022 et de ses perspectives, l’action de la banque se rapproche de ces niveaux. Elle cotait ce 1er mars 63,980 euros à l’ouverture. La Belgique a l’intention de céder 33,3 millions d’actions pour un prix de vente avoisinant les 2,2 milliards d’euros. Le pays perdra ainsi sa position de premier actionnaire du groupe.
Qui va racheter ces actions? BNP Paribas a annoncé, lors de la présentation de ses résultats, vouloir consacrer environ 5 milliards d’euros à une opération de rachat d’actions.
Contacté par Paperjam, le ministère des Finances a affirmé qu’aucune opération de ce genre n’était à l’étude.
L’État luxembourgeois détient à ce jour 1,043% du capital pour une valeur de marché de 809,806 millions d’euros. Participation qui lui a rapporté 95,5 millions ces deux dernières années.