Alors qu’en mars dernier, le gouvernement a décidé de changer de stratégie et a décidé de réduire le niveau de salaire requis pour prétendre à une carte bleue européenne. Cela fait suite à une directive européenne. Selon le ministère des Affaires intérieures, ce choix de rabaisser les seuils est motivé par des raisons d’attraction des talents afin d’augmenter la compétitivité du Luxembourg. Le règlement grand-ducal du 20 juin 2024, publié le 27 juin 2024, stipule que le seuil du salaire minimum ne peut désormais pas être inférieur au salaire annuel moyen brut, qui est actuellement fixé à 58.968 euros par le règlement ministériel du 15 mars 2024.
Il faudra donc gagner au minimum 58.968 euros par an, contre 88.452 euros ou 70.762 euros auparavant selon les secteurs et professions des demandeurs. La distinction entre les secteurs d’emploi pour les travailleurs hautement qualifiés a été supprimée.
Autre petit changement: le règlement indique que lorsque le ministère de l’Immigration évalue si le titulaire de la carte bleue européenne a suffisamment de ressources financières pour le retrait ou le non-renouvellement de la carte, il doit maintenant aussi considérer les contributions possibles des membres de la famille au revenu du ménage.
Ce règlement grand-ducal fait suite à la loi du 4 juin 2024 qui apportait déjà des modifications de la loi sur les délivrances de cartes bleues européennes. La loi est entrée en vigueur ce 1er juillet. Les ressortissants de pays tiers doivent avoir un contrat de travail d’une durée minimale de six mois (contre 12 mois, auparavant) et doivent posséder les compétences professionnelles requises pour exercer leur profession. Par ailleurs, les détenteurs d’une carte bleue peuvent changer d’employeur au bout d’un an seulement, contre deux ans auparavant. Les procédures de regroupement familiales sont simplifiées pour les détenteurs de la carte bleue. Enfin, dans le cas de la perte de leur emploi, les travailleurs pourront bénéficier du chômage avec une période de recherche d’emploi de trois à six mois.
Les titulaires de la carte bleue européenne peuvent désormais exercer une activité indépendante subsidiaire en parallèle de leur emploi principal. Ils ont également droit à l’éducation, à la formation professionnelle et à la reconnaissance de leurs diplômes, certificats et autres qualifications professionnelles, dans certaines limites.
En 2023, le Luxembourg avait délivré 1.280 cartes bleues européennes, dont 797 premières demandes. Au premier semestre 2024, 417 demandes ont été introduites auprès de la Direction générale de l’immigration, dont 287 premières demandes. Parmi ces dernières, la très grande majorité a été acceptée (93%).