Ajay Bali, Associate Partner, Advisory, EY Luxembourg (Crédit : EY Luxembourg)

Ajay Bali, Associate Partner, Advisory, EY Luxembourg (Crédit : EY Luxembourg)

La Blockchain intéresse autant les organismes privés que publics grâce à ses nombreuses applications. Ses avantages sont multiples: fiabilité des transactions entre entités, coût et déploiement rapide.

Caractéristiques de la Blockchain :

La donnée est accessible à travers tout le réseau – Toute transaction, bien qu’encryptée, est unique et identifiable par tout membre. Personne ne peut donc modifier unilatéralement la donnée. Si une entité souhaite le faire, il faudrait qu’elle puisse corrompre le «consensus» qui s’assure de la véracité du bloc.

Cryptage des données – Une option souvent utilisée est l’encryptage des blocs. Bien que tout le monde puisse être au courant d’une transaction entre deux entités, seules les personnes possédant la clé d’encodage peuvent cependant lire le message. Cette fonctionnalité permet de limiter l’accès uniquement aux personnes impliquées dans un projet.

La traçabilité des transactions et des accords commerciaux – La blockchain gagne en force grâce l’application automatique d’accords commerciaux, ce qu’on appelle des « smart contracts ». Pour toute transaction, même basique, il est aussi possible de définir des accords automatiques entre deux parties.

Les trois secteurs principaux utilisant la Blockchain :

Le secteur alimentaire souffre de plus en plus de falsification de ressources. Dans le domaine du vin, la Blockchain permet une traçabilité infalsifiable, chaque étape du processus étant certifiée, et ce de la production de matières premières jusqu’à la vente d’un produit final. Ce processus renforce la confiance du consommateur dans un produit.

Dans le secteur commercial, l’un des postes de coûts les plus élevés est lié aux intermédiaires parfois trop nombreux. La Blockchain, grâce à sa capacité à exécuter un ou plusieurs «smart contract» de manière automatique permet de réduire le coût lié à l’obligation d’avoir des tiers de confiance.

Le secteur financier présente un maillage conséquent d’intermédiaires, qui engendre de facto plus de tâches manuelles. Fréquemment automatisées en interne, ces tâches le sont, fort heureusement, dans une moindre mesure entre les différentes entités. Au coût induit et au temps passé, s’ajoutent souvent des problèmes de qualité. La Blockchain permet par conséquent un système intermédiaire standardisé et automatisé entre tous les différents acteurs.

Les entreprises privées ont déjà développé leur propre écosystème. Chez EY, une technologie avant-gardiste dénommée « EY Ops Chain » a été créée, avec pour objectif le traitement des problèmes d’interconnectivités entre les différentes entreprises. Cette technologie permet aux entreprises de créer et de vendre en tout confidentialité et en toute sécurité leurs produits ou services sur une blockchain publique avec néanmoins un accès privé à leurs enregistrements de transaction.

Les institutions publiques démontrent également un intérêt pour la Blockchain. Le gouvernement suédois a terminé en 2018 des tests d’adaptation du cadastre national sur une Blockchain. Celle-ci a pour but un contrôle total des parcelles de terre du pays. Plus encore, cette technologie est appelée à être de plus en plus utilisée dans le secteur public, notamment par les autorités judiciaires et de défense, par exemple pour des certificats (naissance, décès, documents académiques et médicaux), ou encore les services sociaux.

Ajay Bali, Associate Partner, Advisory, EY Luxembourg