Les délinquants en col blanc n’ont qu’à bien se tenir: non seulement la Cellule de renseignement financier (CRF) poursuit sa digitalisation avec la dernière version de goAML, son logiciel de gestion des déclarations d’opérations douteuses, mais son effectif devrait avoir augmenté de 25% d’ici la fin de l’année, à 50 personnes.
Au regard des 53.259 déclarations, ce n’est pas du luxe. D’autant qu’en dehors de ces cas, qui étouffent largement le financement du terrorisme (200 cas), la CRF a aussi envoyé 2.146 demandes d’informations en 2022 (2.417 en 2021 dans la foulée des OpenLux), et qu’elle doit encore coopérer avec des institutions au Luxembourg et à l’étranger. Elle a par exemple géré 28.339 demandes avec des CRF européennes, principalement en Allemagne (8.827), en France (4.987) et en Italie (3.100).
Selon les statistiques, qui souffrent d’un léger biais puisqu’une saisie peut être décidée pour une raison plutôt qu’une autre même quand les deux sont liées ou difficiles à évaluer, 180 millions d’euros ont été saisis provisoirement dans le cadre de 93 blocages, dont 107 millions pour des questions de soupçons de blanchiment.
À noter aussi que dans la catégorie des «prestataires de service», qui regroupe les comptables, conseillers fiscaux et économiques, prestataires de services aux sociétés et fiducies, avocats, notaires, huissiers de justice, experts-comptables et réviseurs d’entreprises, le nombre de professionnels enregistrés a atteint un record à 1.578… dont 174 seulement ont effectué au moins une déclaration. Un chiffre stable. Les experts-comptables sont les plus actifs devant les notaires et les avocats. Même augmentation spectaculaire en nombre d’inscrits du côté des professionnels de l’immobilier, aujourd’hui à 466 (contre 297 l’an dernier) dont 63 promoteurs.