Le Black Friday a réussi à s’imposer dans l’agenda commercial luxembourgeois, il sera suivi lundi par le «Cyber Monday» axé sur les promotions en ligne. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Le Black Friday a réussi à s’imposer dans l’agenda commercial luxembourgeois, il sera suivi lundi par le «Cyber Monday» axé sur les promotions en ligne. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

L’opération d’actions promotionnelles originaire des États-Unis, le Black Friday, prend racine dans l’agenda commercial luxembourgeois. Toutefois, certaines enseignes résistent toujours à l’envahisseur.

Dans les vitrines, sur le web mais aussi dans les publicités: impossible d’échapper au Black Friday. Et bien que l’évènement est prévu ce vendredi, il a tendance à s’étendre dans le calendrier. «Ce n’est plus le Black Friday, mais le Black Weekend ou la Black Week», observe Marc Herber, président de la Femo (Fédération luxembourgeoise de la Mode).

Venue tout droit des États-Unis, cette journée d’actions promotionnelles a lieu au lendemain du jour férié de Thanksgiving et sonne traditionnellement le coup d’envoi des achats de fin d’année. En Europe, l’opération prend de plus en plus ses marques dans l’agenda commercial, de même que celle du lundi suivant, baptisée «Cyber Monday» et axée sur les promotions en ligne.

La tentation est forte pour les commerçants de suivre le mouvement, du Black Friday.

Marc HerberPrésidentFemo

«La tentation est forte pour les commerçants de suivre le mouvement, afin de ne pas perdre des clients qui opteraient pour des enseignes qui pratiquent les remises du Black Friday», remarque Marc Herber. «Beaucoup de clients attendent ces offres Black Friday».

Même lecture pour l’UCVL où l’opération est soutenue et promue. «Le Black Friday s’est imposé dans l’agenda commercial et beaucoup d’enseignes internationales remplacent d’ailleurs leurs “mid-season sales” par la “Black Week”», abonde sa directrice Anne Darin. «Les commerces indépendants organisent plutôt une action durant le week-end», ajoute-t-elle.

Combinée au de la capitale et organisée à une dizaine de jours de la Saint-Nicolas, l’action est aussi un vecteur important de flux dans les boutiques de la capitale.

Ouvertures prolongées et animations

Certains centres commerciaux jouent les prolongations ce vendredi 25 novembre avec des ouvertures étendues, jusqu’à 21h à la Cloche d’Or, jusqu’à 22h au Belval Plaza et même minuit à la Belle Etoile. Des animations et concours sont prévus tout au long de l’opération. Et puis, ce dimanche 27 novembre est une journée d’ouverture dominicale exceptionnelle, la première d’une longue série avant les fêtes de fin d’année puis les soldes d’hiver.

Mais toutes les enseignes ne participent pas au Black Friday. C’est le cas par exemple de la maison Smets, spécialisée dans la vente d’articles de mode de marques de luxe et haut de gamme. «Participer au Black Friday est à nos yeux une offense au travail créatif et manufacturier des maisons de luxe», explique , fondatrice de l’enseigne familiale luxembourgeoise.

Celle-ci ouvrira toutefois les portes de son flagship store de Strassen ce dimanche, de manière à répondre à la demande de la clientèle friande d’achats en cette fin d’année. «Mais cela n’aurait aucun sens d’octroyer une remise sur un produit le temps d’une journée ou d’un week-end puis revenir à son prix précédent le lendemain», souligne la commerçante.

aussi boude le Black Friday et lui préfère un Fashion Week-end, organisé de vendredi à dimanche. L’enseigne au renard annonce 30% de remise sur une sélection d’articles de mode.

Un géant de l’e-commerce dans le viseur

Détourner le Black Friday pour d’autres opérations, c’est le choix de l’enseigne Rituals qui propose un Green Friday avec des réductions uniquement sur les recharges – à connotation durable – et non pas l’ensemble de sa gamme de parfums et produits d’hygiène.

Ebay France de son côté a annoncé ne pas participer au Black Friday mais insiste dans un communiqué sur l’activité de vente de produits d’occasion sur sa plateforme.

Face aux accusations d’ultraconsumérisme et d’impact environnemental autour de la fabrication et de l’acheminement des produits sans oublier la question de leur durée de vie, le Black Friday commence à faire grincer des dents. Vendredi à 15h, le rassemblement «Make Amazon Pay» est d’ailleurs organisé à la place Clairefontaine pour dénoncer les conditions de travail et l’impact environnemental du géant de l’e-commerce très impliqué dans le Black Friday.

L’opération est organisée conjointement par Rise for Climate Luxembourg, l’OGBL, l’ASTM, le Collectif Tax Justice Lëtzebuerg, Etika, déi Lénk, Attac Luxembourg et Youth for Climate Luxembourg.