Menacée dès le premier jour, le 8 octobre, . Le geste de bonne volonté n’a pas suffi à calmer la colère de la bourgmestre de la Ville de Luxembourg, .
«J’ai rappelé à ces personnes que leur manière de faire était tout simplement inacceptable. Cela ne va pas! On ne peut agir de la sorte et s’accaparer le domaine public sans une autorisation de la commune», précise Mme Polfer, mercredi matin, lors du City Breakfast.
Responsable de la sécurité publique, la bourgmestre souligne que l’article 9 du Règlement de police précise qu’il est «interdit de souiller la voie publique de quelque manière que ce soit et, sous réserve des dispositions du règlement sur les déchets, d’y jeter, déposer ou abandonner des objets quelconques». Ce qui était bien le cas, selon la Ville, avec ces trottinettes en libre accès, que l’on pouvait déposer n’importe où. «Et potentiellement sur les rails du tram!», peste Lydie Polfer.
Sept sociétés candidates en deux ans
«Si l’objet abandonné constitue un danger, la bourgmestre a bien le pouvoir d’en ordonner la saisie administrative», précise-t-elle, assurant aussitôt qu’elle n’hésitera pas si nécessaire.
Selon elle, les discussions sont rompues. «Pas qu’avec cette société. Nous avons été contactés par sept sociétés en deux ans et la réponse a toujours été la même: la Ville n’est pas intéressée par un système de trottinettes électriques en libre accès. C’est aussi simple que cela», dit encore Lydie Polfer.
La seule possibilité serait de mettre en service des trottinettes via des stations sécurisées, comme c’est le cas des Vel’oh. «Mais c’est alors une procédure bien plus longue. Il faudra étudier les endroits où on pourrait mettre ces stations, établir un cahier des charges, lancer un appel d’offres, désigner un adjudicataire...», conclut la bourgmestre.
La pression sur l’utilisateur
Une lourdeur administrative à même de décourager des sociétés qui veulent, elles, aller vite? Oui, et c’est même sans doute le but recherché.
Pourtant, selon nos informations, Bird ne s’est pas tout à fait envolée. Son système géolocalise ses trottinettes en temps réel. Avec un peu développement, il est tout à fait possible de faire en sorte que les trottinettes ne puissent pas être abandonnées n’importe où, mais dans des endroits sécurisés.
L’utilisateur serait pénalisé «naturellement» parce qu’il continuerait à payer si la trottinette était laissée n’importe où. Voire plus, comme une interdiction d’utiliser le service.
C’est ce que la société américaine a été amenée à faire à Anvers, où le problème se posait dans les mêmes termes.
Comment, dans ces conditions, la bourgmestre pourrait-elle refuser que les trottinettes soient traitées sur les mêmes bases que les Vel’oh?