Grâce a ses 10% du capital de la Bil détenu, l’État va encaisser un dividende de 3,39 millions d’euros. (Photo: Maison Moderne/Archives)

Grâce a ses 10% du capital de la Bil détenu, l’État va encaisser un dividende de 3,39 millions d’euros. (Photo: Maison Moderne/Archives)

Exercice compliqué pour la Bil, qui voit ses revenus reculer de 6% et son bénéfice net de 16%. La banque parle d’une «performance solide», réaffirme son engagement durable en tant que banque universelle locale et évite toute question sur son avenir, malgré les rumeurs de rachat.

Exercice 2024 «solide» donc selon les termes de la banque, mais bien inférieur aux résultats de l’an dernier. En 2023, la Banque internationale à Luxembourg (Bil) affichait un résultat net de 202 millions contre 170 millions en 2024. Recul également en ce qui concerne les revenus, qui passent de 762 millions à 719 millions (-6%). Recul enfin pour les revenus nets d’intérêts, qui se sont élevés à 476 millions contre 538 millions un an plus tôt. Des reculs mis au passif «des changements dans l’environnement des taux d’intérêt».

Fait positif, les dépenses sont en léger recul à 499 millions (–6 millions). Le recul du bénéfice n’empêchera pas le versement d’un dividende de près de 34 millions d’euros. Un montant qui correspond à 16,27 euros par action pour les 2.087.261 actions existantes. Détenant 10% du capital, l’État recevra ainsi 3,39 millions d’euros. L’actionnaire chinois, Legend Holdings, 30,5 millions.

Stabilisation des dépôts et hausse des actifs sous gestion

Les indicateurs témoignant de la confiance des clients envers leur établissement se portent mieux. Les actifs sous gestion sont par contre en progression, passant sur un an de 43,8 milliards à 46,8 milliards, «portés à la fois par de nouvelles entrées d’actifs et par une performance de marché positive», détaille la Bil.

Les dépôts de la clientèle se stabilisent à 16,8 milliards, soit 100 millions de plus qu’en 2023, mais encore loin du record de 2022, soit 21 milliards.

Le volume total des prêts a légèrement reculé pour atteindre 16,2 milliards contre 16,4 milliards en 2023. «Les clients se sont montrés plus prudents, notamment en matière de nouveaux investissements et de décisions d’emprunt», commente la banque. Le ratio CET1 augmente après allocation des bénéfices à 14,25% et le ratio de couverture des besoins de liquidité s’élève à 200%, «bien au-delà du seuil réglementaire».

Recentrage sur le marché local et la grande région

Alors que les rumeurs concernant le retrait de Legend Holding, l’actionnaire principal, s’amplifient, la Bil se refuse à tout commentaire. Elle préfère mettre l’accent sur son plan stratégique 2025-2030.

Un plan synonyme du «renouvellement de son engagement envers ses clients et, plus largement, l’économie nationale à rester un partenaire fiable et robuste». Ce plan prévoit un renforcement des activités traditionnelles ainsi qu’un recentrage sur le marché local et la grande région. Elle compte également développer ses activités de gestion de fortune à l’international sur certains marchés clés, en commençant par l’ouverture d’une succursale en France en 2025.