Conçu pour soutenir l’économie locale et la production luxembourgeoise, le label , qui valorise l’origine et non seulement la qualité, récompense environ 1.600 entreprises d’ancrage national à ce jour, et est renouvelable tous les cinq ans. Une marque collective qui concerne aussi bien les producteurs de biens que les fournisseurs de services, soutenue et attribuée par la Chambre de commerce et la Chambre des métiers. Paperjam a sélectionné 10 entreprises dont la production est assurée à 100% sur le territoire luxembourgeois et dont la distribution se fait en circuit court ou à l’exportation, pour les plus florissantes.

Nancy Fis est orfèvre-bijoutière, passionnée par ce métier de tradition. Elle imagine et vend des créations uniques en mêlant aux techniques anciennes et traditionnelles les avantages des outils numériques pour effectuer son travail. Nancy est née et a grandi au Luxembourg, elle est issue d’une famille d’artisans dont elle tire un héritage, une exemplarité et une partie de sa vocation. Pour se lancer, elle part en Allemagne en 2013, à 23 ans, suivre une formation de compagnon-orfèvre. Elle a créé son atelier en 2019, et a rapidement obtenu le label Made in Lux en 2021, une forme de légitimité qui correspond bien à son mode de vie et qui plaît à sa clientèle, essentiellement luxembourgeoise pour le moment. «Le label m’aide à faire des choix. Dès que je peux, je privilégie les produits locaux. Commercialement, je profite de la bonne réputation et de la reconnaissance du label, lequel a un vrai impact sur mes ventes.»

Elle apprécie que les clients viennent la voir dans son atelier situé à Heffingen et imagine pour eux des pièces uniques aux motifs organiques ou végétaux, «durables et dans l’air du temps». Elle a fait sienne une maxime de Pablo Picasso qui dit: «Apprenez les règles comme un pro, pour pouvoir les enfreindre comme un artiste.»

Un or «fairtrade», voire recyclé

Nancy crée en général des pièces en or 18 carats ou argent 925, auxquels s’ajoutent parfois des pierres semi-précieuses, des perles ou de fins cordons de soie. «En utilisant de la matière première recyclée ou ‘fairtrade’ comme l’or et l’argent, je me positionne dans le domaine de la bijouterie responsable, ‘conflict free’. Ma matière première vient soit d’une raffinerie de métaux précieux en Allemagne (pour l’or et l’argent recyclé) soit d’une coopérative de 10 mines d’or situées au Pérou (la ), qui me fournit l’or ‘fairtrade’. Parfois, ma matière première est même très locale… C’est le cas lorsque je crée un bijou avec le vieil or du client qui dort dans les tiroirs à la maison.» Nancy retravaille cette matière précieuse et crée parfois ses propres alliages.

Les bijoux créés par Nancy sont tous produits à la main et uniques: «Je suis la seule à travailler dessus», explique la jeune femme, qui revient sur l’objet entre 500 et 1.000 fois avant de considérer que la pièce est terminée.

Mardi prochain, retrouvez le dernier épisode de la série.