Pour John Psaila, Olivier Coekelbergs, David Capocci et John Parkhouse, la croissance était encore au rendez-vous. (Photomontage: Maison Moderne)

Pour John Psaila, Olivier Coekelbergs, David Capocci et John Parkhouse, la croissance était encore au rendez-vous. (Photomontage: Maison Moderne)

Les années se suivent et se ressemblent pour les antennes luxembourgeoises des grands cabinets d’audit et de conseil: des exercices «challenging», mais à la fin une hausse significative des revenus: +14% pour cette saison.

Au palmarès de la croissance, c’est EY qui franchit la ligne d’arrivée en tête avec pour son dernier exercice (clos le 30 juin 2022 et présenté 29 novembre 2022). La firme est suivie par PwC à 11%, KPMG à 8% et Deloitte Luxembourg avec 7%.

En valeur absolue, c’est PwC qui monte sur la plus haute marche du podium avec et qui devient dans le même temps le premier Big Four à dépasser le demi-milliard de chiffre d’affaires sur la Place (sur son exercice clos le 30 juin 2022, et présenté le 24 octobre 2022). Deloitte arrive en deuxième position  (sur son exercice clos le 31 mai 2022 et présenté le 22 novembre 2022), suivi par EY avec 325 millions et KPMG avec 276 millions d’euros.

Année après année, le modèle des Big Four associant audit et conseil prouve sa résilience à toutes les conditions de marché. La scission de ces activités ouvrira-t-elle de nouvelles perspectives de croissance comme on le pense chez EY ou bien montrera-t-elle que le modèle d’expertise pluridisciplinaire à toute sa raison d’être comme le croient notamment , le managnig partner de PwC Luxembourg , ou encore , le managing partner de KPMG?

Ce sera un élément à scruter si d’aventure . Si à ce jour aucune décision n’a été prise au Luxembourg, déclarait le cabinet au moment de la publication de ses résultats, on s’orienterait bien vers une séparation.

Une scission entraînera-t-elle un effet domino? Toutes les hypothèses restent envisageables. À moins que le régulateur ne s’en mêle. Le Financial Reporting Council (FRC), le régulateur des métiers de l’audit outre-Manche, pousse aujourd’hui à l’adoption d’une telle séparation. Et l’action des régulateurs anglo-saxons sur des firmes imprégnées de cette culture est primordiale.

Plus de 9.100 emplois

En attendant, quelles sont les raisons de cette croissance ininterrompue des Big Four?

Chez EY, on invoque la croissance globale du marché luxembourgeois et la conquête de parts de marché dans ses principaux métiers. Le segment stratégie et transactions d’EY affiche une hausse de 44,2%, l’activité de conseil une «croissance record» de 26%, celle d’audit une progression de 11,1% et la pratique fiscale 9%.

Chez PwC, on met en avant quatre domaines comme étant à l’origine de la croissance des activités: l’ESG, les services gérés dans le domaine de la gestion d’actifs, les alliances technologiques et la transformation technologique. Les services financiers représentent environ trois quarts du chiffre d’affaires de l’entreprise, dont près de la moitié dans le domaine des fonds d’investissement alternatifs.

Du côté de Deloitte, on dévoile des progressions de 7% pour l’audit et l’assurance, de 9% pour le conseil et le consulting et de 3% pour la fiscalité. Le cabinet indique que sa performance dans le domaine du conseil a été stimulée par des leviers clés, notamment le fort développement de la numérisation, les services de conseil financier, les services ESG, les solutions de divulgation, ainsi que les services de risque et de réglementation.

Chez KPMG, on impute à la «croissance significative du marché des actifs privés» la bonne progression des métiers de la firme: +12% en audit pour 136 millions de revenu, +5% pour le conseil (75 millions de revenu) et +2% pour les activités fiscales (64 millions de revenu).

À la fin de leurs exercices respectifs, les Big Four employaient plus de 9.100 personnes. Soit environ 3.100  chez PwC, 2.500 chez Deloitte, 1.800 chez KPMG et 1.700 chez EY. Ces chiffres étaient précédemment de 2.839 personnes (PwC), 2.300 (Deloitte), 1.800 (KPMG) et 1.700 (EY).