Pour Fabrice Aresu, président de Cloud Community Europe Luxembourg, le Luxembourg «est bien positionné pour développer des solutions souveraines et offrir à des acteurs internationaux des services cloud de confiance, apportant toutes les garanties requises aux besoins du business.» (Photo: Maison Moderne)

Pour Fabrice Aresu, président de Cloud Community Europe Luxembourg, le Luxembourg «est bien positionné pour développer des solutions souveraines et offrir à des acteurs internationaux des services cloud de confiance, apportant toutes les garanties requises aux besoins du business.» (Photo: Maison Moderne)

La plupart des organisations luxembourgeoises se dotent désormais d’une stratégie d’adoption du cloud pour profiter des possibilités qu’offrent aujourd’hui les plateformes. Si les opportunités liées à l’usage du cloud sont nombreuses, commente Fabrice Aresu, président de Cloud Community Europe Luxembourg, les projets de migration doivent être bien cadrés afin d’éviter les pièges.

Il n’y a pas si longtemps, le cloud suscitait à la fois enthousiasme et crainte. Si, effectivement, la technologie offre de belles et nouvelles perspectives aux organisations, elle soulève régulièrement des questions en matière de gestion des données, de disponibilité et de sécurité des services.

Toutefois, la perception des acteurs privés comme publics à l’égard des plateformes cloud semble avoir évolué. «Aujourd’hui, la plupart des acteurs, s’ils n’ont pas déjà entamé un projet d’adoption du cloud, affichent leur intention de migrer leurs applicatifs, en ce compris ceux que l’on peut qualifier de critiques, sur des infrastructures mutualisées», commente , président de Cloud Community Europe Luxembourg, une association dont la mission est à la fois de représenter les acteurs du cloud au Grand-Duché et d’accompagner et faciliter l’adoption de ces technologies.

Des solutions plus matures

Ce qui a changé? «D’abord, nous disposons d’un plus grand retour d’expérience, avec des acteurs qui ont ouvert la voie. Le pays, aussi, a entrepris d’importants investissements dans les infrastructures facilitant l’adoption de la technologie, comme le déploiement du réseau fibre ou encore de la 5G», poursuit Fabrice Aresu. «Enfin, la réglementation européenne évolue, offrant des garanties supplémentaires de sécurité et de souveraineté aux utilisateurs des grandes plateformes. Celles-ci, d’ailleurs, ont compris qu’elles devaient s’adapter pour faciliter l’adoption de leurs services.»

Si l’on parle de cloud depuis un bon moment, comme pour toute technologie, un laps de temps est nécessaire pour que des solutions matures, adaptées aux enjeux business émergent. Aujourd’hui, avec des solutions hybrides disponibles sur le marché, les organisations peuvent envisager plus sereinement de recourir au cloud.

«Les opportunités offertes par le cloud sont aujourd’hui plus accessibles qu’il y a encore quelques années», explique Fabrice Aresu. «Les opérateurs offrent des solutions de gestion et de contrôle des environnements hébergés, apportant plus de garanties qu’auparavant. Il est ainsi plus aisé, via le cloud hybride, de garder sous contrôle ses ressources critiques, dans son data centre, par exemple, tout en exploitant la flexibilité et la puissance de calcul qu’offrent les grandes plateformes mutualisées.»

Des coûts mieux maîtrisés

La maturité des solutions permet de plus facilement envisager des projets de migration, en garantissant au business une réelle maîtrise des risques. «Aujourd’hui, les acteurs considèrent le cloud avec un intérêt croissant pour trois principales raisons», souligne le président de Cloud Community Europe Luxembourg. «La première est économique. Le cloud permet de consommer les ressources informatiques en fonction des besoins, en profitant d’une grande flexibilité. On paie pour la puissance dont on a effectivement besoin.»

Il appartient toutefois à chacun d’évaluer ces opportunités au regard de son business. Le cloud n’est pas forcément synonyme d’économies.

Levier de compétitivité

«Le deuxième principal levier d’adoption du cloud a trait à la compétitivité. Le cloud est un vecteur d’innovation et, plus que cela, il permet d’accéder beaucoup plus facilement à une nouvelle clientèle, à de nouveaux marchés. Il réduit considérablement le time to market», poursuit Fabrice Aresu.

«Enfin, la troisième raison pour laquelle les acteurs se tournent vers le cloud, dont on parle de plus en plus, a trait à la RSE. Les acteurs du cloud investissent massivement dans la sécurité, mais aussi dans les enjeux environnementaux, permettant aux acteurs de profiter d’un niveau de protection plus élevé tout en réduisant leur empreinte environnementale.»

Appréhender le cloud par les risques

Adopter le cloud, cependant, n’est pas forcément aussi simple que les fournisseurs de service le laissent penser. «Cela reste des projets complexes, qu’il faut pouvoir cadrer, bien accompagner», explique le président de Cloud Community Europe Luxembourg. «C’est en considérant avec attention les risques qu’il faut pouvoir définir un projet de migration.»

Car les fournisseurs de services cloud ne sont pas infaillibles, comme l’actualité l’a encore récemment révélé. «L’enjeu est de pouvoir définir la solution la plus appropriée, en veillant à garantir la continuité de ses services, quelle que soit l’éventualité», poursuit Fabrice Aresu.

Luxembourg, place de confiance

En la matière, Luxembourg est bien positionné pour appréhender ces enjeux, avec une infrastructure de pointe, des centres de données sécurisés, mais surtout une expertise poussée autour de la sécurité, de la confidentialité et de la gestion de la donnée sensible. «Les fournisseurs de services, le gouvernement comme les superviseurs sont sensibles à ces aspects», commente Fabrice Aresu. «Le pays est bien positionné pour développer des solutions souveraines et offrir à des acteurs internationaux des services cloud de confiance, apportant toutes les garanties requises aux besoins du business.»