Comme la Spuerkeess, BGL BNP Paribas rejette toute responsabilité dans l’affaire Caritas. (Photo: Maison Moderne/archives)

Comme la Spuerkeess, BGL BNP Paribas rejette toute responsabilité dans l’affaire Caritas. (Photo: Maison Moderne/archives)

Après la Spuerkeess ce lundi, c’était au tour des responsables de BGL BNP Paribas de se présenter devant la commission spéciale Caritas. Et comme lundi dernier, les députés n’ont pu franchir le mur du secret bancaire. Le prochain rendez-vous de la commission se fera sur le terrain politique.

Pour représenter la banque, la CEO, , s’était déplacée accompagnée par le chief operating officer et membre du comité exécutif, Philippe Pedrotti, et escortée d’un avocat. Et comme la BCEE, face à toute question spécifique, les responsables de BGL BNP Paribas se sont retranchés derrière le respect des procédures bancaires, les enquêtes en cours et le secret bancaire.

L’audition de ce jour est à ranger au rayon des auditions frustrantes pour les membres de la commission.  (LSAP) parle d’un «bel exercice de langue de bois» et n’aura retenu de l’exercice qu’«un cours magistral de droit bancaire». Un cours magistral sans travaux dirigés. À la question de savoir comment il était possible d’accorder une ligne de crédit de 23 millions d’euros sur une seule signature, pas de réponse. La seule information à retenir, selon le député socialiste, est celle selon laquelle la banque n’a jamais été contactée par le gouvernement afin de s’asseoir autour d’une table pour parler d’un possible sauvetage de Caritas. Mais là, on sort du droit bancaire pour s’aventurer sur le terrain politique.

Frieden, Bettel et Margue devant les députés

Et c’est ce terrain qui servira de décor à la prochaine audition menée par la commission spéciale. Le 19 mai prochain, ce seront le Premier ministre  (CSV), le ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire  (DP) et la ministre de la Justice  (CSV) qui devront répondre aux députés. Ils devraient être challengés sur au moins un point précis: celui de l’annonce du 24 juillet 2024 faite par Luc Frieden selon laquelle «plus un euro ne sera versé à Caritas tant que la clarté n’aura pas été faite sur la gestion de ces fonds et que nous n’aurons pas une meilleure vue sur la gouvernance de l’association». Une déclaration qui, pour Franz Fayot, rendait alors impossible toute restructuration, et donc tout sauvetage de Caritas. Le député socialiste compte également demander des comptes sur la gouvernance de Caritas. Et notamment sur le rôle de Pit Bouché, alors vice-président du conseil d’administration comme représentant de l’État, et actuellement conseiller de gouvernement.