La Grande-Duchesse Maria Teresa et Chékéba Hachemi ont présenté leur ONG Stand speak rise up devant 600 collaborateurs de BGL BNP Paribas, ce mardi 19 septembre.  (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

La Grande-Duchesse Maria Teresa et Chékéba Hachemi ont présenté leur ONG Stand speak rise up devant 600 collaborateurs de BGL BNP Paribas, ce mardi 19 septembre.  (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

La Grande-Duchesse Maria Teresa, fondatrice de l’ONG Stand Speak Rise up, et Chékéba Hachemi, trésorière, sont allées à la rencontre des collaborateurs de BGL BNP Paribas, ce mardi 19 septembre. Une rencontre qui marquait le point de départ d’un projet commun en faveur des femmes.

Une invitée d’honneur était attendue, ce mardi 19 septembre sur le temps de midi, dans le bâtiment oksigen de BGL BNP Paribas au Kirchberg.  et la militante afghane Chékéba Hachemi sont venues présenter la raison d’être et les actions de l’ONG Stand Speak Rise up, fondée en 2019. 

600 collaborateurs ont participé à cette présentation (et environ 200 via visio-conférence) et ont découvert l’essence de l’ONG: dénoncer le viol comme arme de guerre, empêcher sa prolifération et accompagner les survivantes dans leur reconstruction et leur besoin de justice. Dans cette cause, «terriblement sensible et redoutablement destructrice» comme l’a souligné la présidente du comité exécutif de BGL BNP Paribas , la Grande-Duchesse y met beaucoup d’énergie. Son engagement lui a même valu de recevoir le titre de Championne de la lutte contre les violences sexuelles liées aux conflits en soutien au plaidoyer des Nations unies en septembre 2021. «Ses actions sont proches de certaines valeurs que soutient le groupe BNP Paribas, telles que l’engagement et l’inclusion», a insisté la présidente. 

Après la diffusion d’un film en guise d’introduction, la Grande-Duchesse et Chékéba Hachemi ont détaillé l’histoire, les actions et les engagements de l’ONG. «Mon cœur m’a toujours poussé à aller vers le travail humanitaire. Lorsque j’ai rencontré mon mari à l’université et que nous avons pu nous marier, nous nous posions la question de ce qui pourrait faire la différence dans une monarchie, comment servir son pays? À ce moment-là, je me suis rendu compte que ma place était tellement privilégiée que je me devais de défendre des causes particulièrement difficiles», a confié Maria Teresa. 

Si le phénomène de viol comme arme de guerre n’est pas propre aux pays d’Afrique et est bien une problématique mondiale, il a longtemps représenté un tabou que l’ONG travaille à remettre en lumière, pour mieux le dénoncer. «C’est d’autant plus émouvant d’être aujourd’hui ici. Au départ, lorsque l’on rencontrait les entreprises et qu’on expliquait que l’on se battait contre le viol comme arme de guerre, certaines voulaient bien aider un peu, par politesse, mais il ne fallait surtout pas en parler, ne pas montrer leur engagement en mettant leur logo, car c’est une cause qui n’était pas très politique. Et pourtant, le viol comme arme de guerre est l’arme la moins chère définie chaque année par les Nations unies. Aujourd’hui, on en parle avec un peu plus de facilité», a soulevé Chékéba Hachemi.

L’ONG a aussi contribué à mettre en lumière une autre réalité: le sort des enfants nés de ces viols. «Ce sont des enfants qui n’ont pas de droits, pas d’existence, pas de reconnaissance», s’est désolée Maria Teresa. 

BGL BNP Paribas doublera les dons de ses collaborateurs

Aujourd’hui, l’ONG œuvre à deux niveaux: d’abord avec son plaidoyer, «pour ne pas oublier», mais aussi via des actions concrètes sur le terrain. «En 2019, lorsque nous avons organisé le forum au Luxembourg et que nous avons reçu ces survivantes, c’était la première fois que les victimes, principales concernées, prenaient la parole. Habituellement, nous laissons la parole aux spécialistes. Je souhaitais vraiment donner la parole à ces femmes, car ce sont elles qui savent le mieux ce qu’il leur faut», a retracé la Grande-Duchesse. Ces survivantes ont pour la plupart créé des ONG dans leur pays d’origine et sont soutenues par Stand Speak Rise up. «Ces actions concrètes pour nous, ce sont la réparation physique, la reconstruction économique. Je crois beaucoup dans le microcrédit comme un moyen pour ces femmes de se reconstruire. Il reste tout à reconstruire dans leur vie. Elles sont souvent excommuniées dans leur village et la seule façon pour elles de retrouver une existence, c’est l’indépendance économique», a ajouté la Grande-Duchesse. 

L’ONG bénéficie de relais pour porter ces actions, tels que la Croix-Rouge luxembourgeoise, le groupe Engie en France, l’association Trial International en Suisse, et maintenant BGL BNP Paribas. «Il faut continuer à en parler, continuer à dénoncer, continuer à aider les victimes et à leur donner une voix», ont lancé Maria Teresa et Chékéba Hachemi. Et c’est bien là les bases d’un nouveau projet commun avec la banque luxembourgeoise. 

Les collaborateurs de cette dernière ont d’abord pu poser toute une série de questions à leurs deux invitées. Ce qui a notamment permis à la Grande-Duchesse de se confier sur ce qui l’anime. «Aider les femmes à l’autre bout du monde me donne encore plus de forces pour aider les Luxembourgeoises. C’est la première fois que je vois des femmes mises à la rue avec des enfants, c’est un phénomène nouveau dans notre pays et qui est lié aux problématiques de logement», a-t-elle souligné.

À la demande des collaborateurs, elle a aussi partagé, «une leçon de vie» et quelques conseils en matière d’engagement: «c’est un conseil que j’ai aussi partagé avec mes enfants. J’ai appris avec les années que lorsque l’on sent quelque chose profondément, dans son cœur, et qu’on a le sentiment que c’est quelque chose de juste, il faut prendre du temps, se questionner, et traduire cela en actions concrètes, sans jamais mettre son ressenti de côté. Ce ressenti, il faut le garder vivant, et si cette petite voix est toujours là, il faut y aller.» 

À l’issue des questions, les collaborateurs étaient invités à participer aux actions de Stand Speak Rise up par le biais d’un don, en scannant un QR code. «Dans la mesure où ce sont des valeurs que la banque soutient, la banque doublera ces dons. En tant que banque, nous avons ce pouvoir, mais aussi le pouvoir de contribuer à aider d’autres femmes à relever la tête» a annoncé Béatrice Belorgey. Les dons doivent être reversés à l’ONG qui mènera un nouveau projet de formation de jeunes réfugiées au Luxembourg avec le soutien de BGL BNP Paribas et d’autres structures luxembourgeoises.

La rencontre s’est terminée par un temps de convivialité et une séance de dédicace de la Grande-Duchesse pour son livre «Un Amour souverain», et celui de Chékéba Hachemi, «L’Insolente de Kaboul».