, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a participé au Conseil européen extraordinaire et a pu rencontrer personnellement l’ensemble des dirigeants des 27 États membres, dont le Premier ministre, Xavier Bettel (DP). Le leader ukrainien a réclamé des livraisons d’armes plus rapides pour contrer les avancées de l’armée russe et surtout des armes de longues portées et des avions de combat.
Pas opposé à la fourniture d’avions de combat
Pour le moment, des réticences existent, notamment de la part de l’Allemagne. Mais selon Volodymyr Zelensky, plusieurs dirigeants européens ont indiqué vouloir soutenir l’Ukraine jusqu’à la victoire et fournir les armes nécessaires, y compris des avions de combat. «J’ai maintenant l’occasion d’avoir des échangent bilatéraux sur la question», a-t-il souligné en conférence de presse sans pour autant nommer les états membres favorables à la fourniture d’avions de combat. Interrogé sur la question, Xavier Bettel a souligné que pour le Luxembourg la question ne se pose pas puisque le pays n’en dispose pas, mais «si jamais il y a une décision au niveau européen, le Luxembourg ne s’y opposera pas».
Le Premier ministre a également ajouté que «le Luxembourg reste toujours convaincu que la Russie doit immédiatement arrêter sa guerre d’agression contre l’Ukraine et que tous les moyens et instruments diplomatiques doivent rester sur la table afin d’atteindre ce but».
Un long processus d’adhésion
La présence historique de Volodymyr Zelensky à Bruxelles a également permis d’aborder la question de l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne. , le pays doit encore remplir sept conditions préalables et mettre en œuvre des réformes fondamentales dans de nombreux domaines, tels que l’état de droit, l’économie, le fonctionnement des institutions démocratiques, ainsi que l’administration publique, la lutte contre la corruption et la criminalité organisée. D’ici la fin de l’année, la Commission européenne rendra un premier avis afin de savoir si l’Ukraine peut poursuivre son processus d’adhésion.
«L’octroi du statut de pays candidat à l’Ukraine fut une décision historique. En ce qui concerne le lancement des négociations en vue d’une adhésion, on est en attente de l’avis de la Commission européenne qui se prononcera sur les sept conditions préalables. Le Luxembourg continuera à suivre de près les efforts déployés par l’Ukraine pour remplir les sept conditions énoncées dans l’avis de la Commission européenne. Le processus d’adhésion est long et compliqué. En fin de compte, seule la transposition à part entière de l’acquis communautaire et le respect des critères de Copenhague permettront de progresser vers l’adhésion», a souligné Xavier Bettel.
Enfin, le Premier ministre s’est également exprimé en faveur de la création d’un tribunal spécial – une volonté européenne – afin de juger des crimes de guerre commis en Ukraine. «Le Luxembourg continuera à soutenir l’Ukraine en offrant une aide militaire, une aide humanitaire et un soutien dans les forums internationaux pour s’assurer qu’aucun crime de guerre ne restera impuni. Un tribunal spécial, établi à travers un accord entre l’Ukraine et les Nations Unies, semble être la meilleure option afin d’assurer la redevabilité pour le crime d’agression contre l’Ukraine et de surmonter le problème de l’immunité personnelle des dirigeants russes», a déclaré Xavier Bettel.
Le Premier ministre sera de retour au Luxembourg ce vendredi 10 février pour y accueillir la Première ministre de la République de Finlande, Sanna Marin, qui effectuera une visite de travail. À l’ordre du jour des discussions figureront essentiellement les relations bilatérales ainsi que les principaux dossiers d’actualité européenne et internationale.