«Tester, tester et tester», répétait à l’envi l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au plus fort de la pandémie. Les pays étaient invités à tester leur population pour mieux maîtriser la propagation du virus. Mais ceux qui ont opté pour une approche volontariste en la matière seront-ils victimes, bien malgré eux, de leur bonne conduite?
On peut se poser la question en cette fin de week-end, qui s’est soldée par une hausse des infections avec . Des chiffres probablement dus à une forme de retour à une «vie normale», surtout dans la sphère privée, comme le rappelait vendredi la ministre de la Santé, (LSAP), lors de la présentation du premier : «Si l’énorme solidarité de nos citoyens et leur respect des recommandations sanitaires nous ont permis de bien gérer le début de cette crise, nous devons constater aujourd’hui que pour certains, la fin de l’état de crise est synonyme de fin de crise – alors que c’est loin d’être le cas!»
Lire aussi
Plusieurs pays européens ont décidé de prendre des mesures en réaction à cette hausse des infections.
Depuis dimanche, le Luxembourg figure ainsi sur . Les citoyens belges qui reviennent du Luxembourg doivent «faire preuve de vigilance accrue».
Selon le ministère des Affaires étrangères (LSAP), interrogé par nos confrères du Wort, le classement établi par la Belgique serait avant tout procédurier, les frontières restent ouvertes et aucun contrôle n’est prévu. «Les Belges peuvent entrer et travailler au Luxembourg. Les Luxembourgeois peuvent se rendre côté belge sans restrictions», a-t-il déclaré à nos confrères.
À noter que, selon les chiffres dévoilés vendredi lors de la présentation du «Flash-Covid», sur les 289 nouvelles infections enregistrées du 29 juin au 5 juillet (37 détectées dans les stations de test à grande échelle et 11 à l’aéroport, les autres provenant d’un test demandé par un médecin), 10% concernaient des frontaliers (trois pays confondus). Ils sont, eux aussi, amenés à se faire tester.
La décision belge fera certainement l’objet d’un échange entre Jean Asselborn et son homologue belge, le libéral Philippe Goffin, lors de la réunion (en présentiel) des ministres européens des Affaires étrangères qui se déroule ce lundi 13 juillet à Bruxelles.
M. Asselborn avait déjà assuré vouloir se battre pour convaincre le Danemark de reconsidérer sa décision, puisque ce dernier a décidé de fermer ses frontières depuis samedi aux ressortissants luxembourgeois.
«Diverses mesures restrictives, qui peuvent aller de l’interdiction d’entrée pour des voyages non essentiels à la quarantaine et l’auto-isolation en passant par l’obligation de présenter un certificat de test négatif, ont été mises en place par la Lituanie, l’Estonie, la Lettonie, l’Irlande, la Slovénie, la Roumanie, la Finlande, la Slovaquie et Chypre. La Norvège vient d’annoncer une mesure de quarantaine», ajoutait Jean Asselborn, vendredi, en réponse à une question parlementaire de et (LSAP).
Fin de la quarantaine en revanche pour les voyageurs en provenance du Luxembourg au Royaume-Uni.
Paulette Lenert reconnaissait vendredi une nette tendance à la hausse des nouveaux cas, mais le Grand-Duché peut se targuer d’avoir mis en place une stratégie visant à disposer d’une photographie aussi précise que possible de l’évolution de la situation. En «testant, testant et testant».
Et Jean Asselborn de rappeler que, «selon les derniers chiffres de l’ (ECDC), le Luxembourg fait en moyenne 9.582 tests/100.000 habitants sur une période de sept jours, ce qui est de loin le nombre le plus important de tests au niveau de l’espace Schengen».
Le même European Centre for Disease Prevention and Control qui classe pourtant le Luxembourg «à risque»:
À l’entame de cet été, voici de nouvelles conséquences politiques inattendues de cette crise, qui l’était tout autant. Après le retour des contrôles aux frontières, les freins ou interdictions au voyage pourraient peser lourd sur le moral… et l’économie.