Eric Wittouck, héritier d’une entreprise familiale prospère, a su remarquablement faire fructifier ses investissements et les contrôle depuis Luxembourg. (Photo: Nader Ghavami/Archives)

Eric Wittouck, héritier d’une entreprise familiale prospère, a su remarquablement faire fructifier ses investissements et les contrôle depuis Luxembourg. (Photo: Nader Ghavami/Archives)

Eric Wittouck est désormais considéré comme le Belge le plus riche, avec une fortune personnelle estimée à 10,8 milliards d’euros. Installé à Monaco, cet homme d’affaires contrôle son empire via Artal Group, installé à Luxembourg.

Alexandre Van Damme, héritier de ce qui est devenu AB Inbev, n’est plus le Belge le plus fortuné au monde, un rang qu’il occupait depuis 13 ans. Sa fortune personnelle estimée à 10,53 milliards d’euros, suite à des aléas en bourse, est désormais légèrement inférieure à celle d’Eric Wittouck, assis sur 10,83 milliards, selon le classement des 200 Belges les plus riches établi par le journaliste Ludwig Verduyn. Ce qui confirme le classement livré par Forbes en 2019, qui faisait de Wittouck l’homme le mieux nanti du royaume, mais seulement à la 270e place mondiale.

Une fortune dans le sucre, puis via Weight Watchers

Vivant à Monaco, Eric Wittouck demeure très impliqué dans la gestion de ses affaires. Qui sont chapeautées par le holding Artal Group, né à Bruxelles, mais ensuite installé à Luxembourg, avenue Pasteur. Qui s’appuie sur Invus, une société de capital-investissement établie à New York et visiblement bien inspirée. C’est en effet Invus qui mettra Artal à la tête de Blue Buffalo Pet, revendue ensuite au géant Cargill en multipliant la mise de base par 84, soit une plus-value de 1,8 milliard! Mais Artal mettra aussi la main sur Weight Watchers, avant de mettre la société en bourse et de voir son action grimper autant que croissaient les désirs de perte de poids.

Ce qui a fait sourire puisque la base d’Artal Group est la production et la vente de sucre. Fils d’une princesse russe, Eric Wittouck s’inscrit dans une longue généalogie d’entrepreneurs. Sa famille, explique L’Écho, est issue des Lignages de Bruxelles, club select de quelques familles qui, sous l’Ancien Régime, s’accaparaient les hautes fonctions dans l’administration, la finance, le monde des affaires… Dans les années 80, Eric Wittouck se retrouve donc à la tête de la Raffinerie Tirlemontoise, qui est introduite en bourse et revendue à l’allemand Südzucker pour un milliard d’euros.

Les Wittouck et les Ullens de Schooten, qui contrôlaient 75% de la raffinerie, investissent alors dans la diversification alimentaire via Beledia, cotée à Bruxelles, qui deviendra Artal Group au moment de son arrivée à Luxembourg. Avec le succès que l’on connaît.