Louis Cornet veut doubler les effectifs et le chiffre d’affaires d’ici cinq ans, en Belgique et au Luxembourg. Et ouvrir dans quatre autres pays d’ici dix ans. Pour aider les entreprises à avoir des applications «faciles» à utiliser pour leurs clients. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Louis Cornet veut doubler les effectifs et le chiffre d’affaires d’ici cinq ans, en Belgique et au Luxembourg. Et ouvrir dans quatre autres pays d’ici dix ans. Pour aider les entreprises à avoir des applications «faciles» à utiliser pour leurs clients. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Moins de trois ans après en avoir pris le contrôle, Docler Holding a revendu Reborn IT Services à Louis Cornet et la belge Movify qui la regardaient avec envie depuis un an et demi. Une première acquisition hors Belgique pour une société à l’impressionnant portefeuille de clients et aux ambitions très affirmées.

«La collaboration des talents de Reborn et Docler permettra des échanges culturels et des partages de connaissances. Nous sommes convaincus que cette relation créera des opportunités au Luxembourg et au-delà», disait le CIO de Docler, Márton Fülöp, en mai 2019, au moment d’annoncer l’acquisition de Reborn par sa société. Moins de trois ans plus tard, la mayonnaise n’a pas pris.

Le groupe hongrois, dont le quartier général est installé au Luxembourg, a finalement accepté de la céder aux actionnaires de Movify – quasiment inconnue ici mais à l’impressionnant pedigree –, qui voit dans cette croissance externe de nombreuses (et évidentes) synergies. Le montant de la transaction n’est pas connu.

Belfius, KBC, Keytrade, Axa, BDO, BNP, Proximus, Orange, la RTBF, VRT, Streamz: à chacune de ces sociétés, Movify a apporté une application qui place l’utilisateur au centre du jeu, soit une présence quotidienne auprès de 95% des Belges. Si l’UX (pour «user experience») est souvent revendiquée comme un postulat central, pour Movify, c’est le cas.

100 employés sur deux sites aujourd’hui

«Notre force est de privilégier une démarche centrée sur l’utilisateur, plutôt que de développer une app par des ingénieurs pour des ingénieurs.», explique le CEO de Movify et de Reborn à partir de ce jeudi 30 mars, Louis Cornet. Ce dernier est venu spécialement de Bruxelles pour préparer l’annonce de l’acquisition.

«L’utilisateur est au centre de tout. Qui va utiliser l’application? Pour quoi faire? Dans quel cadre? Quand vous travaillez pour des clients dont les utilisateurs vont venir dans l’app sur une base quotidienne, l’expérience doit être impeccable pour l’utilisateur, et nous devons veiller à protéger les données personnelles échangées dans ces applications. L’app de Belfius et celle de KBC ont par exemple été classées meilleures applications au monde par Sia Partners», explique le dirigeant qui va profiter de la maturité de Movify, ses 70 employés et ses dix ans d’expérience pour dégager deux jours par semaine pour venir à Luxembourg appuyer le développement commercial emmené par ses quatre relais (Julien Perera, Didier Chandelon, Georges Jentgen et Sophie Rota) et 30 employés au Luxembourg.

Adrien de Pascal, Sophie Rota, Didier Chandelon, Louis Cornet (CEO de Movify-Reborn), Julien Perera (deputy CEO de Reborn), et Georges Jentgen: les cadres du nouveau Reborn. (Photo: Reborn)

Adrien de Pascal, Sophie Rota, Didier Chandelon, Louis Cornet (CEO de Movify-Reborn), Julien Perera (deputy CEO de Reborn), et Georges Jentgen: les cadres du nouveau Reborn. (Photo: Reborn)

«Je crois beaucoup au talent de cette équipe et à ses méthodes de travail, qui lui ont permis de convaincre par exemple la Banque de Luxembourg et Post. Mon ambition à cinq ans est de doubler le chiffre d’affaires sur les deux implantations de Movify (3 millions d’euros à Luxembourg en 2022, ndlr) et de doubler les effectifs. À dix ans, je veux m’implanter dans quatre autres pays, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, la France et la Suisse, avec toujours cette idée de proposer des solutions ‘locales’», par opposition à «développées on ne sait où, dans des conditions plus ou moins obscures».

Une gestion innovante des RH

L’autre dimension particulièrement intéressante de cette société belge est sa manière d’envisager la gestion de ses talents, qu’elle va directement chercher à la sortie de leurs études pour leur proposer du «job crafting». De voir avec chacun comment il imagine l’emploi qu’il va occuper dans l’entreprise pour mieux le faire coller à ses envies tout en tenant compte des réalités de l’entreprise. Depuis deux ans, après huit ans à avoir conservé 100% du capital entre ses mains, l’entreprise dégageant du bénéfice, M. Cornet a entamé un plan d’equity partners auquel ont déjà souscrit six employés, devenus les premiers intéressés au bon développement de Movify.

Les ambitions prévoient aussi de devenir le meilleur endroit pour travailler à 200 – donc deux fois l’effectif actuel dans cinq ans – mais aussi de partager les connaissances avec une communauté active et de devenir un des chefs de file européens de la production de produits digitaux.

Ce jeudi, dans le quartier de la Gare, Reborn… revit.