La Banque européenne d’investissement, basée à Luxembourg, veut jouer un rôle primordial dans le financement de la lutte contre le réchauffement climatique. (Photo: Shutterstock)

La Banque européenne d’investissement, basée à Luxembourg, veut jouer un rôle primordial dans le financement de la lutte contre le réchauffement climatique. (Photo: Shutterstock)

La Banque européenne d’investissement s’est fixé des objectifs à cinq et dix ans dans son soutien au combat contre le réchauffement climatique. D’ici cinq ans, au moins la moitié de ses prêts seront liés à cet objectif.

En novembre 2020, le conseil d’administration de la Banque européenne d’investissement (BEI) a approuvé la feuille de route de l’institution dans sa lutte en faveur du climat au cours de la période 2021-2025.

Ce programme comporte trois grands objectifs qui devraient transformer le bras financier de l’Union européenne en une véritable «banque du climat» au cours des prochaines années.

1. D’ici 2025, la part des financements de la BEI consacrés à l’action climatique et à l’action durable en faveur de l’environnement atteindra 50% du montant total des prêts accordés;

2. Au cours de la décennie 2021-2030, l’institution basée à Luxembourg veut soutenir des investissements totaux de 1.000 milliards d’euros en faveur de l’action pour le climat. Cette mesure vise à favoriser l’action du secteur privé en l’y aidant grâce à des prêts qui peuvent atteindre 50% du projet global;

3. Depuis le début de cette année, la banque aligne l’ensemble de ses activités de financement sur les objectifs de l’accord de Paris sur le climat de 2015.

Soutenir le Green Deal

La BEI entend, grâce à cette feuille de route, soutenir le programme de la Commission européenne en faveur du climat et de l’environnement – le  présenté fin 2019 par sa présidente, Ursula von der Leyen, comme l’enjeu ultime de son mandat de cinq ans.


Lire aussi


Mais l’institution présidée par l’Allemand maîtrise le sujet depuis longtemps. En 2007, elle a initié , appelée «obligation climatiquement responsable», et lancée via la Bourse de Luxembourg. Fin 2020, elle gardait toujours son rôle de leader mondial en la matière en ayant levé 33,7 milliards d’euros à des fins environnementales en 13 ans, dont 6,8 milliards rien qu’en 2020.

Au cours d’une récente conférence pour tirer le bilan de l’année 2020, Werner Hoyer a précisé que, au cours de la dernière année, le financement de projets relevant de l’action climatique et de la durabilité environnementale est passé de 34% en 2020 à 40% du total des prêts. En 2014, les prêts liés au climat ne représentaient qu’un quart du total.

Fin du soutien aux énergies fossiles

Parallèlement à sa stratégie climatique, la BEI a également modifié sa politique de prêts dans le secteur énergétique, . Dès la fin de l’année 2021, elle exclut d’encore financer de nouveaux projets liés au développement des énergies fossiles.

«Outre la suppression progressive du financement des projets liés au charbon et au gaz naturel, nous arrêterons progressivement le financement des expansions d’aéroports et fixerons des critères stricts pour le financement des autoroutes, en raison des émissions associées à ces secteurs», a pointé, en guise d’exemples, le président de la BEI au cours de sa conférence annuelle de résultats.

La banque de l’Union appuiera d’autant plus l’innovation en matière d’énergies propres, l’efficacité énergétique et le déploiement des énergies renouvelables. Elle précise d’ailleurs qu’au cours des cinq dernières années, elle a accordé 65 milliards d’euros de prêts en faveur de projets liés aux énergies renouvelables.