Ses maisons colorées, son calme malgré le trafic routier et sa proximité avec la nature… Beggen a charmé Leila et Fabiàn qui ont repris le Café Villa il y a cinq ans.  (Photo: Maëlle Hamma/Maison Moderne)

Ses maisons colorées, son calme malgré le trafic routier et sa proximité avec la nature… Beggen a charmé Leila et Fabiàn qui ont repris le Café Villa il y a cinq ans.  (Photo: Maëlle Hamma/Maison Moderne)

Chaque mercredi, pendant tout l’été, Paperjam vous emmène (re)découvrir un quartier de la capitale ou d’une autre ville du pays. Premier épisode à Beggen, au nord de la Ville, qui a su se défaire de l’image qui lui a souvent été attribuée. 

Situé au nord de la Luxembourg-Ville, le quartier de Beggen a su se défaire de l’image qui lui a longtemps été attribuée: celle d’un quartier « dortoir», d’un endroit où l’on passe sans s’arrêter. La population plutôt jeune et cosmopolite, en majorité composée d’étrangers, a su donner un nouveau souffle à cette localité.

Parmi ces jeunes venus s’installer dans le quartier et qui contribuent à le dynamiser: Leila Pivetta, patronne du Café Villa et son mari Fabiàn Rojas. Si elle ne se destinait pas à revenir à Luxembourg où elle a pourtant passé son enfance, elle a repris il y a cinq ans l’établissement que tenait sa maman depuis 1967. Un choix que Leila ne regrette pas, bien au contraire. Après Berlin, Paris, Copenhague, c’est bien ici à Beggen qu’elle a trouvé son petit havre de paix. «Nous avons repris le café il y a cinq ans et nous l’avons un peu fait évoluer en créant un bar à chien», retrace-t-elle. Et aujourd’hui, aucun regret…

«Par rapport à l’époque où je revenais quand ma mère tenait encore le café, je trouve que le quartier a vraiment rajeuni. Il compte aussi beaucoup d’étrangers. On y parle toutes les langues, c’est quelque chose que nous apprécions beaucoup», confie-t-elle.

En effet, en termes de mélange de cultures, difficile de faire plus cosmopolite qu’à Beggen où se côtoient 3.800 habitants de pas moins de 109 nationalités, bien loin des origines de Beggen décrit à l’époque comme un petit village très pauvre qui ne comptait que dix maisons dans les années 1635… La population du quartier est plutôt jeune, la majorité des habitants étant situés dans la tranche d’âge 30-39 ans.

«On est dans un quartier vraiment calme et familial. Tout le monde connait tout le monde, c’est charmant, le quartier a vraiment l’apparence d’un grand village. Les scouts sont actifs, c’est drôle car on les voit grandir. Au moment du Covid, ils se sont mobilisés pour aider les personnes âgées. On est vraiment dans cet esprit-là à Beggen», ajoute Leila.  

Un «grand village» qui ne cherche qu’à se faire connaître

L’image du quartier traversant dans lequel on passe sans s’arrêter ne serait donc plus tout à fait réaliste, même si, certains habitants le concèdent, il manquerait bien quelques commerces pour attirer davantage, que ce soit des habitants ou des visiteurs de passage. «C’est vrai que si l’on n’a rien à faire de particulier ici, on ne s’arrête pas forcément. C’est dommage. Peut-être que s’il y avait plus de commerces, de lieux de loisirs, cela attirerait», suggère Leila. Selon elle, un des atouts du quartier, c’est sa proximité avec la nature, avec l’Alzette, Eecherfeld et le Mont Dommeldange. 

Beggen, «c’est aussi un quartier de sportifs, on voit souvent les joueurs», glisse Leila. Le quartier compte en effet un club d’aïkido, de football, de tennis, ainsi qu’un club d’échecs. 

Le centre commercial a en effet perdu quelques commerces, mais plusieurs enseignes demeurent. Comme un institut de beauté, un café, l’enseigne Action, un magasin de vêtements ou encore une salle de sport, qui permettent aux habitants de «trouver tout ce qu’il faut», glissent Sylvie et Anita. Toutes deux retraitées, elles vivent dans le quartier depuis une dizaine d’années. Comme Leila, elles apprécient la proximité avec la nature même si elles estiment que les espaces verts «pourraient être mieux aménagés pour se promener, et pas que pour les vélos». À quelques minutes du quartier, Bereldange marque le point de départ (ou d’arrivée selon le sens emprunté) de la piste cyclable de l’Alzette (PC 15) qui mène jusqu’à Ettelbruck.

L’autre point noir du quartier selon ces deux retraitées: le bruit des voitures et la circulation quotidienne. «Mais depuis que le nouvel accès à l’autoroute a été créé il y a quelques années, c’est vrai que cela s’est un peu calmé», concèdent-elles. 

Quelques curiosités

En juin dernier, une nouvelle aire de jeux baptisée Wichtelcher a été inaugurée dans le quartier, rue Henri-Dunant. L’univers avec parcours d’obstacles et installations favorisant la pratique sportive est inspiré du folklore des gnomes de la région. 

Les membres de l’association Gaart an Heem Beggen, fondée en 1927. (Photo: Nader Ghavami)

Les membres de l’association Gaart an Heem Beggen, fondée en 1927. (Photo: Nader Ghavami)

Localisé à Dommeldange, à la limite de Beggen, le château de Beggen aussi connu sous le nom de château Metz affiche une façade imposante. Avant la construction du château, il y avait ici un moulin à papier dans les années 1700. En 1880, Émile Metz y fait construire une villa, qui sera ravagée par un incendie quelques années plus tard. La construction de l’actuel château démarre en 1895. Puis en 1918, le château est légué à Émile Mayrisch, directeur général de l’Arbed et à son neveu Gaston Brabanson. La famille de ce dernier vit dans le château jusqu’en 1940. Aujourd’hui, la bâtisse abrite l’Ambassade de Russie. 

Enfin, en termes de service, le quartier est plutôt bien doté, il compte une crèche et un foyer de jour, plusieurs écoles, une pharmacie… «En réalité, on peut tout faire à Beggen», conclut Leila. 

Le quartier de Beggen se situe au nord de la capitale.  (Carte: Shutterstock/Maison Moderne)

Le quartier de Beggen se situe au nord de la capitale.  (Carte: Shutterstock/Maison Moderne)