Le chiffre d’affaires de BDO Luxembourg a augmenté de 53% au cours des cinq dernières années, tandis que ses effectifs ont progressé de 30%. Mais le prestataire de services professionnels vise une croissance encore plus importante, a déclaré , CEO de BDO Luxembourg, lors d’une interview la semaine dernière.
M. Lam, qui a été associé gérant en septembre 2024, a déclaré que la société pensait à la fois plus globalement et plus localement.
Cibler les fonds alternatifs et les acteurs locaux
Le secteur des fonds du marché privé sera l’un des «leviers de croissance dans les années à venir», a-t-il déclaré. «Il n’y a pas de secret, je pense que les actifs alternatifs vont continuer à croître au Luxembourg. BDO peut servir les fonds alternatifs soit du côté de l’audit, soit en offrant des services de conformité fiscale, d’administration de fonds, de conseil et de gestion des salaires.» M. Lam a récemment rejoint le comité mondial de BDO sur le capital privé, car les dirigeants mondiaux reconnaissent que le Luxembourg «joue un rôle clé dans ce secteur».
Les entreprises locales luxembourgeoises, un autre secteur cible, «deviennent plus sophistiquées. Peut-être que les petits cabinets comptables existants ne sont pas bien équipés» pour fournir des services plus avancés, notamment en matière d’ESG, de numérisation et d’IA. Au-delà de la comptabilité de base, qui doit toujours être traitée de manière professionnelle, les équipes locales ont besoin de conseils sur la manière de «naviguer dans les défis de l’avenir». Son unité de services aux entreprises et d’externalisation, par exemple, dispose d’une «équipe locale qui s’occupe des entreprises locales», dont plusieurs Luxembourgeois d’origine.
Culture d’entreprise
La société vend aux futurs employés et aux employés actuels l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, qui, selon M. Lam, est mieux assuré chez BDO que chez ses grands rivaux. Elle met également l’accent sur les possibilités de formation et de développement (à l’instar de ses concurrents). Mais c’est peut-être la taille qui est l’élément clé: «Nous sommes 700 personnes. Je ne crache pas dans la soupe, je pense que les grands acteurs sont également très bons... mais le fait est que nous sommes un peu plus petits. L’ambiance est plus familiale.»
«Je pense que nous avons été assez discrets, très modestes, et nous avons parfois eu peur d’être visibles. C’est un état d’esprit que nous voulons changer lentement et nous ouvrir davantage au marché. Nous sommes en effet très fiers de ce que nous avons accompli jusqu’à présent, mais nous voulons vraiment continuer à nous développer. Il existe des opportunités merveilleuses et étonnantes, mais nous avons besoin du bon état d’esprit, des bonnes personnes, pour aller saisir ces opportunités.»
Penser plus globalement
Le groupe international fait pression pour que les affiliés locaux collaborent plus étroitement afin de mettre en commun leurs ressources et s’attaquer à des segments d’activité plus juteux. Cela s’est traduit par la création d’une co-entreprise avec BDO Belgique, BDO Belux, qui vise à attirer des clients dans la «zone située aux frontières du Luxembourg et de la Belgique, que ni l’un ni l’autre ne ciblaient vraiment».
Les filiales coopèrent également sur le plan technologique. «Je dois admettre que nos collègues belges ont beaucoup investi ces dernières années dans l’acquisition d’entreprises dans les domaines de l’IA et de la numérisation», ce dont l’opération luxembourgeoise a commencé à tirer parti. Au cours de l’entretien, Alain Lam a également cité des projets avec des homologues en France, en Allemagne et aux Pays-Bas.
Objectifs de croissance
«Nous avons des objectifs assez ambitieux.» Il souhaiterait voir une «croissance saine à deux chiffres» chaque année au cours des prochaines années, ce que Paperjam comprend comme un taux égal ou supérieur à l’augmentation de 17% du chiffre d’affaires en glissement annuel que BDO a enregistré au cours des 12 mois précédant le 30 septembre 2024.
«Pour accompagner cette [croissance], nous prévoyons en effet un doublement de nos effectifs à moyen et long terme», ce qui, selon Paperjam, signifie environ 10 ans.
Même en recrutant à grande échelle, l’entreprise devra reconsidérer sa «façon de travailler» et «voir comment nous pouvons devenir plus efficaces».
Fier de son personnel
Alain Lam a utilisé les mots «fierté» et «orgueil» à plusieurs reprises au cours de l’entretien. Il est manifestement fier de son équipe. «Nous ne pouvons pas en dire assez sur notre personnel. Il est clair que c’est très, très, très important pour nous, car s’il y a un facteur qui limite notre croissance, c’est bien le personnel».
«C’est donc le message que nous voulons faire passer: nous apprécions vraiment [l’équipe] et nous avons besoin des gens pour pouvoir nous développer.»
Cet article a été rédigé initialement en anglais et traduit et édité en français.