Sans surprise: pour la BCE, contenir l’inflation autour des 2% reste la priorité. L’institut de Francfort relève donc ses taux de 25 points de base, battant ainsi un nouveau record. Les taux d’intérêt des opérations principales de refinancement, de la facilité de prêt marginal et de la facilité de dépôt seront relevés à respectivement 4%, 4,25% et 3,50% à compter du 21 juin 2023.
De son côté, la Fed a marqué une pause. Pour la première fois depuis mars 2022, elle n’a pas relevé ses taux directeurs après une réunion du comité de politique monétaire (FOMC). Une décision prise à l’unanimité qui doit permettre d’«évaluer les informations supplémentaires et leurs implications pour la politique monétaire», a détaillé la Fed dans un communiqué. «La quasi-totalité des participants voit comme probable le fait que de nouvelles hausses de taux seront nécessaires cette année pour ramener l’inflation à 2%», a dans la foulée déclaré Jerome Powell, le président de la Fed pour qui ces prochaines hausses se feront à «un rythme modéré».
Faire une pause, la Banque du Canada s’y est essayée en janvier afin de déterminer l’efficacité de sa politique de resserrement monétaire.
L’inflation n’ayant pas faibli, elle a considéré que les taux d’intérêt n’étaient pas assez élevés pour rééquilibrer l’économique et ramener l’inflation annuelle à sa cible de 2%. La Banque du Canada a mis un terme à cette pause et a remonté son principal taux directeur d’un quart de point de pourcentage, de 4,5% à 4,75%.
Hausses de taux probables jusqu’en 2025
Pour ce qui est des résultats des hausses de taux de la BCE, celle-ci s’accorde un satisfecit: «la transmission des précédents relèvements des taux décidés par le Conseil des gouverneurs aux conditions de financement est vigoureuse et leurs effets se font progressivement sentir dans l’ensemble de l’économie. Les coûts d’emprunt ont nettement augmenté et la croissance des prêts se ralentit. Dans la mesure où il devrait de plus en plus freiner la demande, le durcissement des conditions de financement est l’une des principales raisons pour lesquelles l’inflation poursuivrait son repli vers l’objectif».
Et la BCE le réaffirme: «les décisions futures du Conseil des gouverneurs feront en sorte que les taux d’intérêt directeurs de la BCE soient fixés à des niveaux suffisamment restrictifs pour assurer le retour au plus tôt de l’inflation au niveau de l’objectif de 2% à moyen terme, et qu’ils soient maintenus à ces niveaux aussi longtemps que nécessaire».
Autrement dit, la politique de resserrement monétaire se poursuivra jusqu’en 2025, année ou selon les économistes de la banque, l’inflation atteindra 2,2% contre 3% en 2024 et 5,4% en 2023.
Quand à la croissance économique elle atteindra 0,9% en 2023, 1,5% en 2024 et 1,6% en 2025.