Le jeudi 4 mai, la BCE a annoncé une nouvelle hausse de 25 points de base de ses taux bancaires directeurs, augmentant ainsi les taux directeurs de 375 points de base depuis juillet 2022 et atteignant des taux de dépôt jamais vus depuis octobre 2008, dans le cadre d’un rythme sans précédent de resserrement de la politique monétaire visant à lutter contre la persistance d’une inflation élevée.
Dans son commentaire, le conseil des gouverneurs a déclaré que «les taux directeurs seront amenés à des niveaux suffisamment restrictifs pour permettre un retour rapide de l’inflation à l’objectif à moyen terme de 2% et seront maintenus à ces niveaux aussi longtemps que nécessaire», indiquant clairement que le conseil adopte une approche attentiste pour équilibrer l’effet retardé de la politique monétaire et ne pas surcharger les banques, qui déjà .
Mardi 2 mai, le taux d’inflation de , contre 6,9% en mars. Le taux d’inflation de la zone euro était de 7,4% en avril 2022.
La décision de ne pas réinvestir dans les actifs arrivant à échéance
Outre sa politique monétaire concernant les taux d’intérêt, la BCE a entamé le dénouement de ses programmes d’assouplissement quantitatif depuis le mois de mars. Cela implique une décision de ne pas réinvestir 15 milliards d’euros par mois dans des actifs arrivant à échéance. Cette mesure supplémentaire vise à réduire l’excès de liquidités sur les marchés et donc à modérer l’activité économique et à se rapprocher de son objectif d’inflation de 2%.
La veille, mercredi, la Réserve fédérale américaine a annoncé sa onzième hausse de taux consécutive, dépassant la barre des 5% pour la première fois depuis 2007. Cependant, il est remarquable que depuis mars, trois banques de taille moyenne aient fait faillite – Silicon Valley Bank, Signature Bank et First Republic – et qu’une quatrième soit actuellement en situation de stress extrême. Cela montre que la Fed se préoccupe beaucoup de l’inflation et qu’elle prend même le risque de provoquer des turbulences bancaires. Le Federal Open Market Committee, responsable de l’élaboration de la politique monétaire aux États-Unis, a précisé dans un : «Le comité est fermement déterminé à ramener l’inflation à son objectif de 2%.»
Le conseil des gouverneurs de la BCE, l’organe chargé de fixer les taux d’intérêt dans la zone euro, est sur la même ligne. Le 23 mars, le comité de politique monétaire de la Banque d’Angleterre a annoncé la onzième hausse consécutive des taux, à 4,25%, au Royaume-Uni, où l’inflation de mars était encore à deux chiffres, à 10,1%.
Il convient de noter qu’en juillet 2022, la BCE a introduit un nouveau programme d’achat d’obligations appelé visant spécifiquement à réduire les coûts d’emprunt des gouvernements dans les différents pays, si ces coûts augmentent en raison d’une , ce qui permet d’amortir les effets de la crise de la dette souveraine qui se profile.
Cet article a été rédigé par en anglais, traduit et édité par Paperjam en français.