Le 12 septembre 2024, Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne, a annoncé dans un communiqué de presse qu’il était désormais «opportun de franchir une nouvelle étape dans la modération du degré de restriction de la politique monétaire», suite à la décision de l’organe de décision d’abaisser les taux bancaires clés de la zone euro. (Photo: Banque centrale européenne)

Le 12 septembre 2024, Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne, a annoncé dans un communiqué de presse qu’il était désormais «opportun de franchir une nouvelle étape dans la modération du degré de restriction de la politique monétaire», suite à la décision de l’organe de décision d’abaisser les taux bancaires clés de la zone euro. (Photo: Banque centrale européenne)

Malgré de légères variations de l’inflation sous-jacente, comme l’avaient anticipé les experts, la Banque centrale européenne a réduit les taux directeurs dans la zone euro.

La Banque centrale européenne a une réduction de 25 points de base de son taux de facilité de dépôt, le ramenant à 3,50% à compter du 18 septembre 2024. Jeudi 12 septembre, Christine Lagarde, présidente de la BCE, a déclaré que cette décision avait été prise «sur la base de l’évaluation actualisée par le conseil des gouverneurs des perspectives d’inflation, de la dynamique de l’inflation sous-jacente et de la force de la transmission de la politique monétaire». Cette décision était largement et correspond aux attentes du marché.

La décision d’abaisser le taux d’intérêt reflète les données récentes sur l’inflation et les projections actualisées des services de la BCE. Selon ces projections, l’inflation globale devrait s’établir en moyenne à 2,5% en 2024, à 2,2% en 2025 et à 1,9% en 2026. Mme Lagarde a noté que l’inflation devrait repartir à la hausse plus tard dans l’année, «en partie parce que les fortes baisses antérieures des prix de l’énergie ne seront plus prises en compte dans les taux annuels». Toutefois, a-t-elle ajouté, l’inflation devrait se rapprocher de l’objectif de la BCE au cours du second semestre 2025. Les projections pour l’inflation de base ont été légèrement révisées à la hausse, avec des prévisions de diminution de 2,9% cette année à 2,0% en 2026.

L’inflation intérieure reste élevée, notamment en raison de la persistance des hausses de salaires. Malgré l’atténuation des pressions sur le coût de la main-d’œuvre et l’atténuation de certains effets inflationnistes par les bénéfices, l’activité économique reste modérée. Les services de la BCE prévoient une croissance économique de 0,8% pour 2024, qui passera à 1,3% en 2025 et à 1,5% en 2026. Mme Lagarde a reconnu que ces chiffres représentaient une «légère révision à la baisse» par rapport aux projections précédentes, attribuée principalement à une demande intérieure plus faible.

Outre l’abaissement du taux de la facilité de dépôt, la BCE a ajusté l’écart entre les taux d’intérêt des opérations principales de refinancement et de la facilité de dépôt à 15 points de base. Le taux de la facilité de prêt marginal restera 25 points de base au-dessus du taux principal de refinancement, qui sera fixé à 3,65%, tandis que le taux de la facilité de prêt marginal est ajusté à 3,90%. Mme Lagarde a souligné que ces changements sont destinés à «modérer le degré de restriction de la politique monétaire» et à renforcer l’efficacité de la politique monétaire.

La BCE a également apporté des modifications au portefeuille de son programme d’achats d’actifs (asset purchase programme, APP), en cessant de réinvestir les paiements du principal des titres arrivant à échéance. L’Eurosystème réduira le portefeuille du programme d’achats d’urgence en cas de pandémie (pandemic emergency purchase programme, Pepp) de 7,5 milliards d’euros par mois en moyenne. Mme Lagarde a indiqué que la BCE «a l’intention de cesser les réinvestissements dans le cadre du Pepp à la fin de 2024» tout en continuant à faire preuve de flexibilité pour gérer les risques liés à la transmission de la politique monétaire découlant de la pandémie.

Le conseil des gouverneurs reste déterminé à faire en sorte que l’inflation revienne à son objectif de 2% à moyen terme en temps voulu. Mme Lagarde a souligné que l’approche du conseil restera «dépendante des données et se fera réunion par réunion», s’adaptant à l’évolution des conditions économiques et à la dynamique de l’inflation sans s’engager sur une trajectoire de taux spécifique.

La prochaine réunion du conseil de fixation des taux est prévue pour le 17 octobre 2024.