«Le conseil des gouverneurs considère que les taux d’intérêt directeurs de la BCE se situent à des niveaux qui, maintenus pendant une période suffisamment longue, contribueront de manière substantielle à la réalisation de cet objectif», a déclaré la Banque centrale européenne jeudi. (Photo: BCE)

«Le conseil des gouverneurs considère que les taux d’intérêt directeurs de la BCE se situent à des niveaux qui, maintenus pendant une période suffisamment longue, contribueront de manière substantielle à la réalisation de cet objectif», a déclaré la Banque centrale européenne jeudi. (Photo: BCE)

Après dix hausses consécutives des taux d’intérêt au cours des quinze derniers mois, la Banque centrale européenne a finalement décrété une pause ce jeudi, en maintenant ses taux d’intérêt inchangés.

La Banque centrale européenne (BCE) a décidé de maintenir les taux bancaires directeurs à leur niveau actuel, mettant ainsi un terme à une série de hausses de taux agressives qui se sont élevées à 450 points de base depuis juillet 2022.

La a été prise lors de la réunion du conseil des gouverneurs de ce jeudi 26 octobre à Athènes, en Grèce, où Christine Lagarde, présidente de la BCE, a expliqué les raisons de cette décision.

Christine Lagarde a souligné l’impact substantiel des précédentes hausses de taux sur les économies de la zone euro, reconnaissant la pression et les défis croissants auxquels elles ont été confrontées. Elle a souligné que les données économiques récentes ont une décélération de l’activité économique et une réduction des taux d’inflation. Les analystes de marché avaient largement cet arrêt des ajustements de taux d’intérêt, reflétant un consensus plus large sur le marché.

En septembre, le taux d’inflation dans la zone euro s’est établi à 4,3%, soit une baisse notable par rapport aux 5,2% enregistrés en août. L’inflation de base annuelle, qui exclut les composantes volatiles telles que les prix de l’alimentation et de l’énergie, a également baissé d’un point de pourcentage. En outre, l’indice des directeurs d’achat pour l’économie de la zone euro, une mesure clé de l’activité commerciale, a chuté à son plus bas niveau depuis 35 mois en octobre, apportant une preuve supplémentaire du ralentissement économique.

Les défis persistent

Mme Lagarde a souligné que, malgré la baisse de l’inflation, les défis persistent. L’inflation devrait rester supérieure à l’objectif de 2% pendant une période prolongée, les pressions sur les prix intérieurs continuant d’exercer leur influence.

L’examen des agrégats monétaires a révélé d’autres détails. L’agrégat monétaire large M3 a affiché une variation annuelle de -1,2% en septembre 2023, soit une légère amélioration par rapport à -1,3% en août, avec une moyenne de -1,0% sur les trois mois précédant septembre. Parallèlement, l’agrégat plus étroit M1, qui comprend la monnaie en circulation et les dépôts à vue, a diminué de 9,9% en septembre, soit une légère reprise par rapport aux -10,4% observés en août.

Sur le front du crédit, les données de la BCE indiquent que le taux de croissance annuel du crédit total aux résidents de la zone euro était de -0,5% en septembre 2023, contre -0,2% le mois précédent. Le taux de croissance annuel des prêts ajustés aux ménages a également diminué, passant de 1,0% en août à 0,8% en septembre. Cette décélération des prêts ajustés aux ménages suggère une baisse de la confiance des consommateurs, conduisant à une réduction des emprunts, alors que les banques ont simultanément resserré leurs normes de prêt et renforcé leurs bilans.

Le conseil des gouverneurs de la BCE devrait se réunir à nouveau le 15 novembre pour réévaluer la situation macroéconomique général et déterminer si un changement de l’orientation de la politique monétaire est justifié.

Cet article a été rédigé par  en anglais, traduit et édité par Paperjam en français.