Christine Lagarde maintient son engagement à conserver des conditions de financement favorables jusqu’à la reprise durable de l’économie. (Photo: Shutterstock)

Christine Lagarde maintient son engagement à conserver des conditions de financement favorables jusqu’à la reprise durable de l’économie. (Photo: Shutterstock)

Ce jeudi 10 juin, le Conseil des gouverneurs de la BCE a laissé ses principaux taux d’intérêt inchangés et maintient son programme d’achats d’urgence face à la pandémie (PEPP) à son niveau actuel.

La réunion du Conseil des gouverneurs de ce jeudi était très attendue par les marchés qui, dans un contexte d’embellie économique et de hausse de l’inflation, s’inquiétaient d’un possible retournement de l’actuelle politique accommodante de la Banque centrale européenne. Ce ne sera pas pour cette fois.

Les taux d’intérêt des opérations principales de refinancement ainsi que ceux de la facilité de prêt marginal et de la facilité de dépôt demeureront inchangés, à respectivement 0,00%, 0,25% et -0,50%. Et alors que l’inflation a atteint le niveau pivot de 2%, une première depuis 2018, l’institution de Francfort prévoit que «les taux d’intérêt directeurs de la BCE resteront à leurs niveaux actuels ou à des niveaux plus bas jusqu’à ce qu’elle ait constaté que les perspectives d’inflation convergent durablement vers un niveau suffisamment proche de, mais inférieur à 2% sur son horizon de projection, et que cette convergence se reflète de manière cohérente dans la dynamique d’inflation sous-jacente».

Autrement dit, la BCE estime que l’actuel sursaut d’inflation n’est que temporaire et lié à la hausse des prix de l’énergie et aux différents goulots d’étranglement constatés au niveau de l’offre en ce moment de redémarrage, l’inflation sous-jacente plafonnant encore à moins de 1%.

Dans ses nouvelles prévisions, la BCE table sur une inflation en hausse de 1,9% en 2021 – contre +1,5% précédemment – et de 1,5% en 2022.

Perspectives de croissance revues à la hausse

La BCE a également revu ses prévisions de croissance à la hausse à 4,6% contre 4% pour 2021 et à 4,7% contre 4,1% pour 2022. Une hausse qui n’est pas jugée suffisante pour remettre en cause son programme PEPP, dont le rythme d’achat devrait se maintenir aux alentours de 80 milliards d’euros par mois. La question du maintien du programme posé comme temporaire se reposera à la rentrée de septembre.

«Alors que les investisseurs se demandaient quand la Fed commencerait à réduire ses achats d’actifs, la même question était adressée à la BCE. La réponse, aujourd’hui, a été claire: il est trop tôt pour une telle discussion dans la zone euro», commente Vincent Juvyns, global market strategist chez J.P. Morgan Asset Management. Pour qui la BCE a pris la «bonne décision». «Le discours-clé de la Fed, aujourd’hui, est qu’elle a besoin de faire tourner l’économie américaine afin d’ancrer l’inflation à un niveau plus élevé que celui du dernier cycle. Étant donné que la faible inflation semble si bien ancrée dans la zone euro, cet impératif est encore plus grand pour la BCE.»