Cette dernière augmentation de 0,5 point de pourcentage, attendue par de nombreux analystes, porte le taux d’intérêt de la facilité de dépôt à 3,00%, le taux d’intérêt des opérations principales de refinancement à 3,50% et le taux d’intérêt de la facilité de prêt marginal à 3,75%. Ces taux prendront effet le 22 mars.
Dans un publié le 16 mars, la BCE a informé que l’inflation élevée devrait perdurer. Elle s’attend à une inflation moyenne de 5,3% en 2023, de 2,9% en 2024 et de 2,1% en 2025. Par conséquent, l’objectif de ces hausses de taux est de ramener l’inflation à l’objectif à moyen terme de 2%.
En outre, les projections de croissance de référence «ont été révisées à la hausse à 1,0% en moyenne» pour 2023, et à 1,6% en 2024 et 2025, grâce à une baisse des prix de l’énergie et à une économie résiliente.
La BCE a toutefois précisé que ses projections macroéconomiques avaient été finalisées début mars «avant l’émergence récente des tensions sur les marchés financiers.» On peut imaginer que cela fait référence à en Californie, à la chute des cours des actions bancaires et à de son intention d’emprunter jusqu’à 50 milliards de francs suisses (50,9 milliards d’euros) auprès de la Banque nationale suisse.
Plus de détails de la part de Lagarde
Lors de la qui a suivi la réunion du conseil des gouverneurs, Christine Lagarde, présidente de la BCE, a déclaré: «Les projections indiquent que l’inflation devrait demeurer à un niveau trop élevée pendant trop longtemps». Bien que l’inflation soit tombée à 8,5% en février, en partie grâce à la baisse des prix de l’énergie, l’inflation des prix des denrées alimentaires a augmenté pour atteindre 15%.
L’économie n’a pas subi de contraction au dernier trimestre 2022, mais elle a stagné, a noté Christine Lagarde. L’inflation, les incertitudes et le resserrement des conditions de financement ont ralenti la consommation privée et l’investissement.
En outre, les mesures de soutien du gouvernement visant à atténuer l’impact des prix élevés de l’énergie devraient être supprimées «rapidement et de manière concertée», tandis que «les politiques budgétaires devraient être orientées de manière à rendre notre économie plus productive et à réduire progressivement la dette publique élevée», a expliqué Christine Lagarde. Les plans d’investissement et de réforme prévus dans le cadre du programme «Next Generation EU» de l’UE devraient être mis en œuvre rapidement, a-t-elle ajouté.
Risques
«Les risques qui pèsent sur les perspectives de croissance économique sont orientés à la baisse», a dit Christine Lagarde, notamment les tensions sur les marchés financiers et la poursuite de la guerre de la Russie contre l’Ukraine. L’adaptation rapide des entreprises pourrait toutefois soutenir une croissance plus élevée que prévu, et un rebond économique plus fort que prévu en Chine pourrait stimuler les prix et la demande étrangère.
Enfin, l’incertitude accrue souligne l’importance d’une «approche dépendante des données» pour les décisions de la BCE en matière de taux directeurs. Mme Lagarde a conclu en évoquant les «tensions actuelles sur les marchés», déclarant que la BCE les surveillait de près et se tenait «prête à réagir si nécessaire pour préserver la stabilité des prix et la stabilité financière dans la zone euro.»
Cet article a été rédigé par en anglais, traduit et édité par Paperjam en français.