Carlotta Hoss et Judith Reicherzer, deux bénévoles engagées dans l’aventure du «Bazar». (Photo: Séverine Bauer)

Carlotta Hoss et Judith Reicherzer, deux bénévoles engagées dans l’aventure du «Bazar». (Photo: Séverine Bauer)

Le traditionnel Bazar de la Croix-Rouge se déroule ce dimanche à la Halle Victor Hugo au Limpertsberg. La 73e édition d’un événement ancré dans la tradition des visiteurs… et des exposants, de génération en génération. Témoignages.

Un peu d’histoire – l’origine du Bazar – Après la Seconde Guerre mondiale, il y avait beaucoup de pauvreté au Luxembourg; beaucoup de ceux qui rentraient se retrouvaient sans rien, de nombreuses familles avaient tout perdu pendant la guerre et devaient recommencer à zéro.

La solidarité des Luxembourgeois était grande. C’est pour cette raison que certaines familles bourgeoises ont organisé le premier Bazar de la Croix-Rouge au casino en 1946. À cette époque, on vendait principalement de l’artisanat, de la confiture faite maison et des vêtements de seconde main, mais l’offre a vite augmenté et l’action caritative est rapidement devenue un événement social.

Le Bazar a ensuite suivi l’air du temps. Par le passé, les gens venaient au thé dansant, au théâtre de marionnettes ou au dîner de gala. Aujourd’hui, ils se rencontrent aux stands de restauration, où ils peuvent déguster plats typiques et autres délicatesses, entre deux emplettes sur les nombreux stands qui proposent une grande variété d’objets, de vêtements et d’accessoires pour tous les goûts.

Le rendez-vous avec le Kleeschen est aussi une tradition; dans de nombreuses familles, la photo avec le saint homme est un passage obligé depuis des générations.

Du casino, le Bazar a déménagé au Grand Théâtre et finalement à la Halle Victor Hugo. Si le Bazar est traditionnellement organisé par la section locale de Luxembourg-ville, de nombreuses sections de la Croix-Rouge luxembourgeoise sont désormais également présentes, ainsi que des bénévoles des services de la Croix-Rouge, qui participent tant à la préparation que le jour même. En tout, plus de 300 bénévoles œuvrent ensemble afin que cet événement soit un succès et permette de récolter des fonds pour soutenir les plus démunis.

«Cela fait longtemps que je m’implique dans des activités caritatives à différents endroits», partage Daniela Del Fabbro. «Le challenge pour moi avec le Bazar c’est de mobiliser des gens qui ne viendraient pas à un tel événement et de leur montrer combien c’est chouette. Au-delà de cela, c’est une formidable opportunité pour collaborer de manière intergénérationnelle et interculturelle. Et de créer quelque chose ensemble tout en passant un bon moment.»

Daniela Del Fabbro et Max Mertens. Ces deux acteurs du secteur culturel contribuent depuis quatre ans au Bazar. Ils sont impliqués dans la réalisation et la présentation des stands, maintiennent les contacts avec de jeunes artistes qui soutiennent le Bazar, cherchent de beaux objets originaux à proposer à la vente – et bien sûr, ils sont toujours présents le dimanche au Bazar. (Photo: DR)

Daniela Del Fabbro et Max Mertens. Ces deux acteurs du secteur culturel contribuent depuis quatre ans au Bazar. Ils sont impliqués dans la réalisation et la présentation des stands, maintiennent les contacts avec de jeunes artistes qui soutiennent le Bazar, cherchent de beaux objets originaux à proposer à la vente – et bien sûr, ils sont toujours présents le dimanche au Bazar. (Photo: DR)

«Ech maachen dat, fir den aneren Léit ze hëllefen», déclare Carlotta D’Alimonte.

«C’est une façon d’aider les plus démunis. C’est aussi une forme d’expérience personnelle, qui apporte de nouvelles compétences», ajoute Eliana Batista.

Eliana Batista et sa fille  Carlotta D‘Alimonte. (Photo: DR)

Eliana Batista et sa fille  Carlotta D‘Alimonte. (Photo: DR)

«J’ai commencé à faire du bénévolat pour la section jeunesse de la Croix-Rouge à l’âge de 16 ans», partage Carlotta Hoss. «Jusqu’à l’année dernière, j’ai participé à des camps de vacances pour enfants ici, au Luxembourg, et en Belgique. Après mes études et avant de commencer à travailler, j’avais trois mois devant moi et j’ai décidé de consacrer ce temps à faire du bénévolat pour la Croix-Rouge. Je voulais disposer de ce temps et de mes compétences judicieusement – aider ceux qui sont dans le besoin.

Ma grand-mère était présidente de la section locale de Luxembourg-ville et un grand nombre de membres de ma famille sont volontaires au Bazar de la Croix-Rouge. Il était donc normal que nous participions non seulement à l'organisation de ce grand événement, mais aussi à l'organisation d’un nouveau stand food méditerranéen avec ma voisine italienne Paola et sous l'égide de Traditions to Share.»

«Je suis arrivée à Luxembourg il y a 28 ans. Ma première visite au Bazar a été une vraie expérience; tellement de gens différents qui souhaitent contribuer, s’engager, aider; j’ai adoré cela – et j’ai rencontré le Kleeschen là-bas pour la première fois», se rappelle Judith Reicherzer. «Nous sommes ensuite allés chaque année au Bazar avec les enfants, pour manger un bout, retrouver des amis, acheter les premiers cadeaux de Noël, et bien sûr, voir saint Nicolas! Le Bazar est là pour tous, tous ceux qui vivent au Luxembourg. C’est une très belle tradition, qui doit se poursuivre et c’est pourquoi je m’engage, en famille.»

«Lorsque nous étions à l’étranger je me suis beaucoup engagée pour soutenir des initiatives caritatives locales et de retour à Luxembourg, j’ai tout naturellement cherché une activité bénévole qui puisse me correspondre», déclare Vania Henry. «Au départ, c’est un peu par hasard que je suis arrivée au Bazar; une amie m’a demandé si je pouvais venir quelques heures aider à tenir un stand, en l’occurrence celui de Traditions to Share.

Comme Daniela l’explique, je faisais sans doute partie de ces personnes qui ne viendraient pas spontanément à un tel événement, mais en donnant un coup de main, j’ai découvert une ambiance extrêmement sympathique et un bataillon de personnes énergiques qui s’engagent en faveur des plus démunis. L’année suivante, j’avais rejoint l’équipe de manière plus active! Et mes enfants viennent à présent également débarrasser les tables et aider au service avec les scouts. Ils sont tout aussi enthousiastes que moi et sont heureux de pouvoir ainsi contribuer à leur échelle.

Avec une belle-mère qui a été une quêteuse de la Croix-Rouge sans relâche pendant plus de 30 ans, la relève est à présent assurée! Pour moi, c’est important de leur montrer qu’en se mettant tous ensemble, on peut avoir un impact et un résultat significatifs – l’année dernière, le Bazar a permis de récolter 180.000 euros en faveur de personnes moins favorisées, notamment dans le domaine du logement, qui est un vrai problème ici à Luxembourg.»

Vania Henry et ses enfants (Photo: DR)

Vania Henry et ses enfants (Photo: DR)

«Mes enfants étaient dès le début avec les scouts au Bazar, j’ai tellement aimé leur engagement que j’ai voulu moi aussi en être», ajoute pour sa part . «Le Kleeschen est entre-temps devenu mon rôle préféré.»

Pit Reckinger avec Lou et Franca. (Photo: DR)

Pit Reckinger avec Lou et Franca. (Photo: DR)

Avec tous les bénévoles, nous vous attendons ce dimanche 17 novembre de 10h à 18h à la Halle Victor Hugo au Limpertsberg pour la 73e édition du Bazar. Venez nombreux!

Infos:

Manou Hoss est présidente de la section locale de Luxembourg-ville.