Un rez-de-chaussée, deux étages, cinq appartements pour 380m2: voilà les proportions de l’immeuble dont le gros œuvre se terminera dans quelques jours à Wallenhausen, en Allemagne. Rien d’exceptionnel en soi, si ce n’est que ce bâtiment aura été bâti via une technique similaire à l’impression 3D et qu’il sera le plus grand du genre en Europe.
Après une première maison «imprimée» fin septembre, Peri, un des leaders européens dans le domaine des coffrages et des échafaudages, s’est donc attaqué à un autre défi. Avec pour ambition de devenir un acteur incontournable de l’impression 3D en béton. «Nous prouvons que cette nouvelle technologie de construction convient également à l’impression de grandes unités résidentielles. Cela ouvre de nouveaux domaines d’application pour l’impression 3D du béton», confirme Thomas Imbacher, directeur général Marketing et innovation du groupe Peri.
Il faut environ quatre semaines pour «imprimer» les trois étages. (Photo: Archim Reissner/Peri)
La technique utilisée est réellement celle de l’impression 3D: une buse passe et repasse sur le tracé des murs qui s’élèvent petit à petit. À Wallenhausen, la tête d’impression se déplace sur trois axes sur un cadre métallique installé en permanence. L’avantage: l’imprimante peut se déplacer dans son cadre vers n’importe quelle position dans la construction et n’a besoin d’être calibrée qu’une seule fois. Évidemment, l’imprimante prend déjà en compte les lignes et les connexions pour l’eau, l’électricité… À poser ultérieurement.
L’imprimante est exploitée par deux personnes. La tête d’impression et les résultats d’impression sont surveillés par une caméra. Même si l’imprimante BOD2 est actuellement l’imprimante 3D béton la plus rapide du marché, il lui faut environ cinq minutes pour un mur double coque de 1m2. Monter les trois niveaux demande donc environ quatre semaines.
Peri a très tôt senti le potentiel de cette nouvelle technique de construction. L’entreprise 3D est donc entrée il y a deux ans au capital de Cobod, un fabricant danois d'imprimantes 3D baptisées «BOD» (pour «build on demand»).
Le bâtiment de Wallenhausen ne sera pas un bâtiment-témoin, précise Peri: «Il ne s’agit pas d’un projet de recherche ou de démonstration, mais les appartements seront loués régulièrement après leur achèvement. Un seul appartement est encore utilisé comme appartement modèle.»