Basic-Fit compte plus de 1.400 clubs en Europe, dont dix au Luxembourg. (Photo: Romain Gamba/Archives)

Basic-Fit compte plus de 1.400 clubs en Europe, dont dix au Luxembourg. (Photo: Romain Gamba/Archives)

Buckley Capital Management, l’un des 20 plus importants actionnaires de Basic-Fit, a publié, le 30 septembre, une lettre ouverte au conseil d’administration et à la direction, recommandant un examen stratégique en vue de la vente de l’entreprise.

Basic-Fit, leader du fitness à bas prix, pourrait-il devenir la cible idéale d’un rachat? C’est la question posée par Buckley Capital Management, un des principaux actionnaires du groupe. Dans une lettre ouverte adressée au conseil d’administration et à la direction de Basic-Fit, la société de gestion d'investissements basée à Miami appelle à un examen stratégique et une possible vente de l’entreprise. 

La société, principalement spécialisée dans les entreprises nord-américaines de petite et moyenne capitalisation, estime que le leader européen des salles de sport à bas prix est «considérablement sous-évaluée par les marchés publics».

Dans sa lettre, Buckley Capital met en avant l’impressionnant développement de l’enseigne sportive depuis son introduction en bourse en 2016. «Basic-Fit a enregistré une croissance annualisée d’environ 20%, avec des résultats exceptionnels sur tous ses principaux indicateurs de performance», souligne l’investisseur. Et cela, malgré un contexte difficile, notamment marqué par la pandémie de Covid-19.

Malgré ces «résultats exceptionnels», l’action Basic-Fit sous-performe par rapport à d’autres entreprises du secteur de la consommation discrétionnaire (le secteur qui regroupe l’ensemble des biens et services considérés comme non essentiels). «Depuis janvier 2020, le cours de l’action Basic-Fit a chuté de 34%», note Buckley Capital.

Une vente estimée à 17 milliards d’euros

Cette situation s’explique en grande partie par «la perception défavorable de la structure financière de l’entreprise et une focalisation excessive des investisseurs sur des éléments à court terme». Buckley Capital estime que Basic-Fit serait mieux valorisée en tant qu’entreprise privée. «Nous ne voyons pas Basic-Fit comme une société accablée par des contraintes financières, cherchant une bouée de sauvetage dans le capital-investissement. Au contraire, nous percevons la privatisation comme une opportunité proactive pour Basic-Fit d’atteindre plusieurs objectifs stratégiques», précise l’actionnaire.

Une vente permettrait à l’entreprise de se concentrer sur sa stratégie et sa croissance à long terme, créant ainsi davantage d'emplois, d'opportunités de promotion et de ressources pour investir dans les avantages sociaux et le développement des employés, ce qui soutiendrait les intérêts des actionnaires, selon l’investisseur.

Buckley Capital poursuit son analyse en révélant qu’un «intérêt significatif» des sociétés de capital-investissement existe pour acquérir Basic-Fit. Un projet qui pourrait s’avérer particulièrement lucratif. Selon les estimations de la société d’investissement, si Basic-Fit atteint son objectif de 3.000 salles de sport d’ici 2030 tout en préservant sa rentabilité, la compagnie pourrait alors être valorisée à environ 17 milliards d’euros, soit une augmentation de plus de 600% par rapport à sa capitalisation boursière actuelle.

Si Buckley Capital a sorti les muscles en rendant sa lettre publique, le conseil d’administration et la direction de Basic-Fit font profil bas. Pour mémoire, l’enseigne compte désormais plus de 3,75 millions de membres en Europe et possède plus de 1.400 clubs, dont dix au Luxembourg.