L’État devrait allouer les moyens annoncés pour les prêts à d’autres aides, selon Nicolas Henckes. «Il faudrait par exemple valoriser le programme des avances remboursables, qui est intéressant sur le principe.» (Photo: Matic Zorman / Maison Moderne)

L’État devrait allouer les moyens annoncés pour les prêts à d’autres aides, selon Nicolas Henckes. «Il faudrait par exemple valoriser le programme des avances remboursables, qui est intéressant sur le principe.» (Photo: Matic Zorman / Maison Moderne)

Les prêts garantis par l’État sont un échec, selon le directeur de la CLC, Nicolas Henckes. Le résultat d’un système trop éloigné du business model des banques, selon lui. Sur 200 demandes, seulement 50% ont reçu une suite favorable.

Si environ , selon le ministre des Finances,  (DP), interrogé en commission de la Chambre. Un résultat qui illustre l’échec de cette mesure d’aide aux entreprises, selon le directeur de la Confédération luxembourgeoise du commerce (CLC), . «Les prêts garantis sont un flop», estime-t-il ainsi sur Twitter.

«Ça ne fonctionne pas», explique-t-il à Paperjam. «Les banques ne sont pas des associations caritatives: si elles ont en face d’elles un futur potentiel débiteur, soit elles refusent le prêt, soit elles mettent un taux à 6%, pour couvrir le risque qu’elles prennent.»

Si le taux du prêt oscille généralement entre 1,5 et 3%, selon Pierre Gramegna, certains députés ont effectivement eu vent de taux allant jusqu’à 6%.

Pour obtenir un prêt, les entrepreneurs peuvent toujours mettre leurs biens en garantie. «Si pour obtenir un prêt, il faut prendre des hypothèques personnelles…», déplore Nicolas Henckes. «Des chefs d’entreprise me disent: j’ai besoin d’aide, je ne vais pas hypothéquer ma maison pour avoir un crédit. Donc soit ils se débrouillent sans, soit ils se mettent en faillite, car, au final, cela leur coûtera moins cher.»

Allouer les moyens à d’autres aides

Le directeur de la CLC regrette aussi que les prêts garantis le soient en dernier ressort, et pas à la première demande. «Ce serait plus facile», explique-t-il. «Le risque de défaut existe toujours, mais la banque peut être remboursée par l’État, sans avoir à se justifier.»

Mais, dans tous les cas, ce système de garanties ne correspond pas aux profils des banques, selon lui: «Le business d’une banque est de se faire rembourser, pas de devoir tirer une garantie», estime Nicolas Henckes.

L’État devrait, selon lui, allouer les moyens annoncés pour ces prêts à d’autres aides. «Il faudrait par exemple valoriser le programme des avances remboursables, qui est intéressant sur le principe», propose-t-il. «Il ne marche pas en l’état actuel, mais on pourrait faire en sorte qu’il fonctionne, en le poussant plus, en le dotant davantage. Et, à terme, l’État récupérerait son argent.»