Alors que les banques néerlandaises ont introduit des frais de vérification en matière de lutte contre le blanchiment d’argent pour les entreprises, les églises et les institutions, les banques luxembourgeoises ne prévoient pas de suivre cet exemple.  (Photo: Shutterstock)

Alors que les banques néerlandaises ont introduit des frais de vérification en matière de lutte contre le blanchiment d’argent pour les entreprises, les églises et les institutions, les banques luxembourgeoises ne prévoient pas de suivre cet exemple.  (Photo: Shutterstock)

Fin 2022, des banques néerlandaises ont introduit de nouveaux frais bancaires pour les entreprises, les institutions et les églises afin de compenser le coût important et en constante augmentation de la lutte anti-blanchiment. Pour autant, au Luxembourg, les banques ne suivent pas ce mouvement.

ABN Amro, ING Netherlands, SNS et Rabobank ont introduit cette taxe, a rapporté la chaîne néerlandaise NOS . Pour couvrir le travail des personnes chargées des enquêtes anti-blanchiment, dont le coût s’élèverait à 700 millions d’euros par an, une majoration sera appliquée aux frais de fonctionnement des comptes. Au Royaume-Uni, les entreprises sont également tenues de payer les frais de lutte contre le blanchiment d’argent à l’office national du revenu et des douanes (HMRC).

Au Luxembourg, la situation est différente.

Une étude commune de l’ABBL et d’EY Luxembourg a montré que l’AML et Mifid II représentaient, en 2019, les coûts récurrents les plus élevés pour les banques. En 2019, les banques du Grand-Duché ont dépensé en moyenne 630.000 euros pour les activités d’AML, le montant le plus élevé qu’une banque ait payé pour cette tâche ayant atteint la somme de 1,7 million d’euros.

Une obligation légale, pas un service

Malgré ces sommes importantes versées par les banques en frais de lutte anti-blanchiment, «nous n’avons pas connaissance de pratiques en place ou de projets en cours au Luxembourg», a déclaré l’ABBL à Delano. «Ici, les banques facturent des frais sur les services. De manière générale, la lutte contre le blanchiment d’argent et les autres obligations réglementaires sont des coûts que les banques doivent prendre en charge.» L’AML n’est donc pas considérée comme un service au client, mais comme une obligation pour la banque au Luxembourg.

Contactées par Delano, certaines banques de détail ont confirmé cette approche. ING Luxembourg a indiqué que ces frais sont «spécifiques aux Pays-Bas» et qu’elle ne facturait pas les clients pour ce type de services. La Spuerkeess a également confirmé qu’elle n’imposait pas de tels frais aux entreprises, aux fondations ou aux églises. La BIL n’a pas été en mesure de répondre à la demande, tandis qu’un porte-parole de Raiffeisen s’est refusé à tout commentaire.

Cet article a été écrit pour , traduit et édité pour Paperjam.