Les précédents chiffres publiés par la CSSF au 31 mars 2022 étaient trimestriels. La dernière publication prend en compte l’ensemble du premier semestre 2022. (Photo: Nader Ghavami/Archives)

Les précédents chiffres publiés par la CSSF au 31 mars 2022 étaient trimestriels. La dernière publication prend en compte l’ensemble du premier semestre 2022. (Photo: Nader Ghavami/Archives)

La CSSF a publié, le 13 septembre, les résultats positifs du secteur bancaire luxembourgeois. Pour le premier semestre 2022, le résultat avant provisions et impôts s’élève à 3.042,4 millions d’euros, soit une hausse de 9,8% par rapport à 2021, malgré une sensible hausse des charges.

La CSSF a rendu public le «compte semestriel de profits et pertes» du secteur bancaire luxembourgeois, lequel a pour périmètre les banques actives entre le 1er janvier et le 30 juin 2022, à l’exclusion de leurs succursales étrangères et de leurs filiales. Le résultat avant provisions et impôts du secteur bancaire luxembourgeois s’élève à 3.042,4 millions d’euros pour le premier semestre de l’année 2022, soit une augmentation de 9,8% par rapport à la même période de l’année précédente. étant trimestriels, le résultat sur la période du 1er avril au 30 juin s’élève par déduction à 1.751,1 millions d’euros, soit une progression de 35,6% en seulement trois mois.

Le résultat net, c’est-à-dire le bénéfice réalisé par le secteur bancaire, s’élève à 1.627,3 millions d’euros. Il accuse une baisse substantielle de 27,8% en comparaison annuelle «compte tenu de dotations aux provisions occasionnées par les développements liés à la guerre en Ukraine», indique la CSSF.

L’effet du dollar sur les commissions

Sur le premier semestre 2022, la marge d’intérêts du secteur a connu une hausse de 27,8% en comparaison avec la même période de l’année 2021. L’augmentation de ce poste a été partagée par 71% des banques luxembourgeoises. Les revenus nets de commissions, qui correspondent en fait aux frais de garde sur actifs, ont enregistré une hausse de 7%. «Elle s’explique par la croissance de l’activité des banques luxembourgeoises telle que mesurée par la hausse annuelle de 7% des bilans et par la hausse de taux d’intérêt, notamment en dollars américains.»


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L’augmentation du volume des avoirs liés à l’activité de gestion de fortune (et les commissions qui y sont rattachées) peut expliquer cette hausse. Mais une autre raison est probablement le renforcement du dollar américain. En effet, la plupart des transactions sur les marchés boursiers sont effectuées en dollars (considéré par les investisseurs comme une monnaie stable), lequel s’est renforcé au cours des trois derniers mois et continuera de le faire tant que pour lutter contre l’inflation.

Les autres revenus nets, comprenant des éléments volatils et non récurrents, ont diminué de 15,9%.

Hausse des charges et frais généraux

Les frais généraux, qui comportent notamment les coûts de personnel, restent orientés à la hausse (+9,4%) pour 79% des banques. Pour autant, ce n’est pas dû à une embauche massive dans le secteur. «Cette augmentation est surtout due à la forte hausse continue des autres frais généraux (+11,1%) qui englobent les dépenses d’investissement, en particulier dans le domaine des technologies de l’information», indique la CSSF. Les banques traditionnelles utiliseraient 50 à 60% de leur capacité d’investissement pour mettre à jour leurs technologies, comme l’amélioration des interfaces de services client, ou dans les procédés de paiement.

L’actualité géopolitique mentionnée plus haut a conduit à un rapport charges/revenus qui s’établit à 57% en moyenne. Cette moyenne cache d’importantes disparités entre les banques. Ainsi, au 30 juin 2022, 28 banques sur 121 présentaient un rapport charges sur revenus supérieur à 100%. La grande volatilité des marchés financiers et la crise énergétique pourraient accentuer cette tendance dans les mois à venir, car les banques seront peut-être amenées à utiliser leur « coussin » financier pour faire face à d’éventuels impayés (clientèle d’entreprises et de particuliers).