Françoise Thoma: «Seule une société unie pourra faire face aux challenges que nous devrons soulever tous ensemble» (Photo: Spuerkeess)

Françoise Thoma: «Seule une société unie pourra faire face aux challenges que nous devrons soulever tous ensemble» (Photo: Spuerkeess)

En amont de l’événement «Table ronde: Luxembourg Recovery» organisé par le Paperjam Club le jeudi 14 janvier 2021 à 18h30 sur le thème de la résilience, Françoise Thoma (directrice générale de la Spuerkeess, sponsor de l’événement), qui est montée sur la seconde marche du podium du Paperjam Top 100, partage sa vision du sujet.

Quels sont les principaux challenges pour que l’économie luxembourgeoise se relève?

. – «L’économie luxembourgeoise dépend largement de la conjoncture mondiale. Personne ne sait prédire quand le monde sera définitivement sorti de la crise sanitaire. Une fois la pandémie vaincue, nous pourrons dresser le bilan et identifier clairement les challenges économiques les plus urgents.

Le destin d’innombrables entreprises et indépendants dépend à la fois de la durée pendant laquelle le Covid-19 nous imposera encore des restrictions et des aides publiques disponibles. Ce que nous savons déjà aujourd’hui est que l’endettement en Europe, mais aussi ailleurs, a atteint des niveaux intenables à moyen terme. Comment faire à nouveau baisser le niveau de la dette? Y aura-t-il une vague de faillites? Un taux de chômage plus élevé…?

En tout cas, les défis seront multiples. Personnellement, j’estime que la solidarité et la cohésion sociale feront partie des plus grands défis, car seule une société unie pourra faire face aux challenges que nous devrons soulever tous ensemble.

Une chose est certaine pourtant, contrairement à la crise financière de 2008, les banques feront, cette fois-ci, partie de la solution et seront des acteurs-clés du redressement de l’économie.

Qu’avez-vous appris de cette crise sanitaire et économique au sein de la Spuerkeess?

«Cette crise nous a appris des choses à plusieurs niveaux. Nous avons notamment découvert la rapidité avec laquelle la banque a su s’adapter et changer ses habitudes. La crise a été un énorme accélérateur, surtout pour notre processus de digitalisation. En un laps de temps très court, nous avons fait un bond de plusieurs années.

Point de vue organisation du travail, nous avons lancé le télétravail en quelques jours seulement. Les réunions et formations par visioconférence ont été introduites. Et cela fonctionne! C’est donc une nouvelle façon de travailler que nous maintiendrons au-delà de la crise, mais dans un cadre réglementé qui reste à définir.

Du côté des clients, nous avons vu que notre nouvelle offre de conseil à distance, via téléphone et visioconférence, a été très bien accueillie. Instinctivement, les clients se sont tournés davantage vers nos produits et canaux de communication digitaux. La crise aura donc aussi été un accélérateur du changement des comportements de nos clients.

Si nous avons bien géré la crise, c’est grâce à la solidarité, la flexibilité et la réactivité de l’ensemble du personnel de la banque. Tous ont répondu présent et j’aimerais remercier tout un chacun pour ses efforts.

Comment pouvez-vous accompagner les entreprises pour réussir leur rebond?

«Dès les premiers jours de la crise, la Spuerkeess a informé sa clientèle professionnelle des différentes mesures mises en place en faveur des entreprises et indépendants pour les aider à surmonter d’éventuels problèmes de liquidités liés à la crise sanitaire.

Ceci dit, nous nous trouvons ici face à un défi collectif auquel est confronté l’ensemble des acteurs économiques. Si nous voulons réussir ce rebond, l’effort à fournir devra donc nécessairement être collectif.

Les banques luxembourgeoises ont compris cela et elles prennent leurs responsabilités à cet égard. Elles offrent à leurs clients toute une panoplie de mesures, qui vont de la mise en place de moratoires à l’octroi de nouveaux financements, en passant par une restructuration de financements existants, sans oublier le conseil sur les nombreuses aides mises en place par les différents acteurs publics.»