Les banques européennes ont déjà fait connaître leurs priorités à l’attention de la prochaine Commission européenne. (Photo: Shutterstock)

Les banques européennes ont déjà fait connaître leurs priorités à l’attention de la prochaine Commission européenne. (Photo: Shutterstock)

Dans un manifeste publié le 16 mai, la Fédération européenne des banques alerte la prochaine Commission européenne sur la charge réglementaire qui pèse sur les établissements financiers.

Les banques européennes ont déjà des messages à faire passer à la prochaine Commission européenne.

La Fédération bancaire européenne (EBF) a ainsi publié le 16 mai ses , adressées à la future Commission européenne. Ce qu’a également fait la Fédération bancaire française (FBF).

Coûts et instabilité

Dans le viseur des organisations professionnelles: la charge réglementaire qui pèse sur les banques européennes.

La FBF relève ainsi que 50% de la production législative de 2014 à 2019 a été consacrée aux services financiers. Et que les coûts de supervision, entre autorités européennes et nationales, ont augmenté de plus de 35% entre 2015 et 2018.

L’EBF appelle donc avant tout les futurs élus européens à mettre en place un cadre réglementaire «stable et efficace». Pour cela, elle ne manque pas d’idées, suggérant dans un premier temps de procéder à l’évaluation des réglementations existantes et de leur impact sur la compétitivité avec des acteurs non bancaires.

Mais aussi de «s’attaquer aux inefficacités, aux chevauchements et aux problèmes de respect de l’égalité des règles du jeu avant de proposer de nouveaux règlements».

Principe de proportionnalité

L’EBF pointe aussi du doigt les ressources importantes que les banques doivent mobiliser pour se conformer à leurs obligations réglementaires.

Elle estime même que les règles visant à lutter contre le blanchiment (AML/CFT) «peuvent rapidement devenir des questions prudentielles majeures affectant la stabilité du secteur bancaire», notamment en cas de sanctions.

Contactée, l’ABBL (Association des banques et banquiers, Luxembourg) dit aligner ses positions avec celles de l’EBF en la matière. La tient, elle, avant tout dans l’obtention d’allègements réglementaires pour les petites et moyennes banques européennes, soit l’application d’un principe de proportionnalité.

Financement de l’économie

De son côté, la FBF a envoyé ses propres doléances pour . Les banques françaises appellent ainsi la prochaine Commission à «réaliser une étude d’impact des dix dernières années de réglementation sur le financement de l’économie et à procéder à une évaluation stricte des règles existantes (coûts/bénéfices), avant d’introduire de nouvelles mesures législatives».

Les établissements français laissent d’ailleurs planer une menace: «Les principaux groupes bancaires européens ont un rendement global des fonds propres (RoE) de 7,2% en moyenne pondérée (selon l’ABE), inférieur aux banques américaines (11,3% selon la Fed) et au coût du capital, ce qui soulève la question de la capacité de l’industrie à financer à l’avenir dans de bonnes conditions l’économie européenne.»