Denis Costermans  (Lead Advisor, Arendt Business Advisory) et  Ananda Kautz  (Head of Innovation, Digital Banking and Payments, ABBL). (Crédit: Arendt Business Advisory et ABBL)

Denis Costermans (Lead Advisor, Arendt Business Advisory) et  Ananda Kautz (Head of Innovation, Digital Banking and Payments, ABBL). (Crédit: Arendt Business Advisory et ABBL)

Bien que le bénéfice d’une collaboration entre les deux mondes soit énorme, banques et FinTech à Luxembourg entretiennent aujourd’hui des rapports parfois difficiles. Pour expliquer et tenter de résoudre cette situation, Arendt Business Advisory a conduit, avec le support de l’ABBL, une étude en profondeur à ce sujet. Les experts impliqués reviendront sur leurs travaux lors d’une conférence exceptionnelle diffusée en live le 17 mai 2021.

Le terme FinTech se rattache à une entreprise exploitant le mariage entre finances et technologies. Ces entreprises, dont beaucoup sont des start-ups, ont réellement débuté leurs activités après la crise financière de 2008. Grâce au développement de l’outil digital et profitant de leur taille réduite, les FinTech revendiquent un service innovant, parfois plus réactif et flexible que celui des banques traditionnelles. Il est vrai qu’à certains égards, comparer banques et FinTech revient à comparer un paquebot et un hors-bord. Mais si ce dernier est certes rapide et agile, il n’a pas l’endurance ni la capacité de portage du premier. Dans tous les cas, la finalité de leur activité est la même, et plutôt que de tenter de les opposer, sans doute vaudrait-il mieux les faire dialoguer, unir leurs forces, qui sont complémentaires. Les opportunités de ce mariage sont nombreuses, du point de vue des banques, qui y voient un moyen d’accélérer leur innovation, du point de vue des FinTech, qui y trouvent un moyen de déployer leur technologie, et du point de vue des clients, qui bénéficient d’un meilleur service.

Pourtant, il semble que banques et FinTech pourraient collaborer davantage. Où en est-on? Quels sont les challenges à relever pour déverrouiller ce potentiel? Quelles sont les attentes des banques vis-à-vis des FinTech? De leur côté, que demandent les FinTech? Quels sont finalement les enjeux pour la place financière?

Ce sont à ces questions que répondront les experts présents à l’occasion d’une conférence diffusée en direct de l’Arendt House le 17 mai à 17h.

Question à Denis Costermans – D’après votre expérience de conseil aux banques, où en est-on aujourd’hui quant au recours aux FinTech par les banques?

Clarifions d’emblée que je ne parle pas de l’assurance, de l’industrie des fonds ou des paiements où les dynamiques sont différentes. Parlons des banques.

Les situations sont très diverses, et il n’est pas facile d’avoir un propos général.

Dans les grandes institutions, on a sans doute passé beaucoup de temps à explorer tous azimuts les opportunités, parfois au détriment des FinTech, qui ont pu y passer beaucoup de temps en workshops, Proofs of Concept, et autres exercices de co-construction. Heureusement certaines initiatives ont abouti et débouché sur des collaborations.

Dans les plus petites institutions, on n’a rien fait de très concret en général, si je dois résumer. Mais ce n’est pas toujours le cas: certaines de ces banques ont pu entreprendre des démarches bien plus efficaces, partant d’un besoin concret et recherchant de façon très pragmatique une FinTech pour apporter et mettre en place une solution innovante en un temps record.

Maintenant, on voit que le sujet a fortement gagné en maturité sur le marché par rapport à il y a quelques années. Les banques ont fini d’explorer et sont davantage prêtes, et d’ailleurs, les circonstances s’y prêtent bien, avec une crise sanitaire qui accélère les transformations digitales. Par contre, les FinTech peuvent exprimer une certaine lassitude par rapport à la situation et être tentées de s’investir sur d’autres marchés. Il est temps d’avancer: il faut passer de l’exploration à l’investissement, et mettre les conditions en place. C’est le sens de notre étude, d’ailleurs.

Question à Ananda Kautz – Quel est, selon vous, le rôle d’institutions telles que l’ABBL dans la facilitation des relations entre les Fintech et les Banques?

Le secteur financier est aujourd’hui en pleine transformation digitale. Si celle-ci avait déjà été initiée il y a quelques années, il est évident que la crise sanitaire a accéléré cette transformation. Les clients ont pris l’habitude d’utiliser les services et produits digitaux, et leurs attentes sont élevées à l’égard des banques. Celles-ci concentrent leurs efforts pour répondre à cette demande, en transformant leurs modèles de distribution des services et produits bancaires.

En tant qu’association professionnelle du secteur financier, l’ABBL représente la majorité des institutions financières et acteurs du secteur. Nous identifions le digital comme un axe stratégique, et, avec lui, la question de la collaboration entre les banques et les FinTech. Dans l’intérêt de nos membres, que sont les CEO des banques à Luxembourg, nous souhaitons identifier les opportunités d’amélioration.

Nous avons choisi d’adopter une approche la plus objective possible. En mesurant factuellement les enjeux de cette collaboration, nous avons pour objectif de créer un plan d’action visant à rendre la collaboration entre les banques et les FinTech le plus efficace possible.

Les intervenants: 

• Marc Mouton (Partner, Arendt & Medernach)

• Denis Costermans (Lead Advisor, Arendt Business Advisory)

• Ananda Kautz (Head of Innovation, Digital Banking and Payments, ABBL)

Les panélistes:

Bertrand Kauffmann (Digital Transformation Officer, Société Générale)

Jacques Pütz (Chief Executive Officer, Luxhub)

Jean-Pierre Schmit (Founder & CEO, Jemmic)