Depuis 2015, les performances bancaires sont très contrastées selon le type de banque, constate le Statec dans sa publication «Regards» de février. Les banques de détail arrivent le mieux à dégager de la valeur ajoutée.

Faisant face à de nombreux défis (taux d’intérêt très faibles, marchés boursiers agités, nouvelles règlementations européennes), les performances bancaires sont très contrastées selon le type de banque, constate la publication «Regards» de février du Statec.

«Les banques de détail ont augmenté leur marge d’intérêt malgré les faibles taux grâce à l’essor significatif des prêts aux ménages», constate le Statec. Les incertitudes sur les marchés boursiers et l’économie mondiale ont, en revanche, pesé sur les revenus des banques privées, de finance d’entreprise et universelles.

Les banques de détail ont ainsi réussi à faire progresser leur valeur ajoutée bancaire (VAB) de 49% entre 2015 et 2018, les banques dépositaires de 28%, et les banques de finance d’entreprise de 6%, alors que la VAB des banques universelles (-15%) et privées (-59%) a fortement reculé.

«Toutes ces banques sont pourtant soumises aux mêmes règlementations européennes qui gonflent leurs frais et à la concurrence croissante qui les pousse à digitaliser les processus et baisser les taux d’intérêt», ajoute le Statec. Ce sont donc surtout les revenus liés aux différents types d’activité qui divergent.

Hausse de la marge d’intérêt

Entre 2015 et 2018, les commissions nettes ont augmenté de 10%. Mais les trois quarts de cette progression proviennent des banques dépositaires (+18% depuis 2015).

Plus de la moitié des banques privées ont vu leurs commissions nettes reculer (-32% en quatre ans). «Si la majorité de la baisse relevée provient de l’arrêt des activités de deux établissements, le reste découle notamment de l’introduction de l’échange automatique d’informations pour les non-résidents et de la concurrence croissante de structures plus flexibles comme les ‘family offices’ ou les gérants de fortune», relève le Statec.

L’augmentation du volume de prêts combiné aux aides de la Banque centrale européenne a finalement permis d’accroître la marge d’intérêt (différence entre les intérêts reçus et les intérêts versés) du secteur bancaire de 9%. Elle a dans les faits presque doublé dans les banques dépositaires, progressé de 47% dans les banques de détail, mais reculé pour les banques spécialisées en finance d’entreprise (-9%), les banques universelles (-16%) et les banques privées (-32%).

Les banques de détail ont réussi à maintenir leurs marges, principalement grâce à une hausse des prêts accordés aux ménages (+23% depuis 2015).