«La capitalisation des banques de l’UE/EEE atteint des niveaux records, la liquidité s’est améliorée et le rendement des fonds propres s’est établi à 10,3%. Pourtant, les premiers signes de détérioration de la qualité du crédit sont devenus plus apparents», a déclaré l’Autorité bancaire européenne dans un communiqué de presse du 4 avril 2024. (Photo: Autorité bancaire européenne)

«La capitalisation des banques de l’UE/EEE atteint des niveaux records, la liquidité s’est améliorée et le rendement des fonds propres s’est établi à 10,3%. Pourtant, les premiers signes de détérioration de la qualité du crédit sont devenus plus apparents», a déclaré l’Autorité bancaire européenne dans un communiqué de presse du 4 avril 2024. (Photo: Autorité bancaire européenne)

Les banques de l’UE/EEE ont affiché une santé financière robuste au quatrième trimestre 2023, avec des ratios de capitalisation et de liquidité records. Cependant, la période a également vu apparaître des signes de risque de crédit, tels que de légères détériorations de la qualité du crédit et une légère augmentation des prêts non performants, a rapporté l’Autorité bancaire européenne.

Les banques de l’UE27, ainsi que l’Islande, le Liechtenstein et la Norvège, qui font tous partie de l’Espace économique européen, ont fait preuve d’une grande stabilité financière, selon le dernier tableau de bord des risques publié jeudi par l’Autorité bancaire européenne. Malgré ces indicateurs positifs, le signale également des signes émergents de détérioration de la qualité du crédit.

Ratios de capital

Selon l’ABE, le ratio moyen pondéré des fonds propres de catégorie 1 (CET1) des plus grandes institutions a atteint un niveau record de 15,9%, soit une augmentation de 50 points de base par rapport à décembre 2022. Ce niveau de capitalisation, associé à un rendement des fonds propres de 10,3%, souligne la solide position des banques en matière de capital. Le ratio de couverture des liquidités et le ratio de financement stable net s’établissent respectivement à 167% et 127%, ce qui indique une situation de liquidité confortable. Ces chiffres ont été soutenus par les conditions favorables des marchés financiers au cours des premiers mois de 2024, qui ont vu un niveau élevé d’émissions de dettes par les banques.

Risques de défaillance des prêts

Le ratio des prêts non performants (ou «non-performing loans» – NPL), un indicateur clé de la qualité du crédit, est resté relativement faible, mais a légèrement augmenté, passant de 1,8% à 1,9% entre le troisième et le quatrième trimestre 2023. De même, la proportion de prêts de niveau 2, qui sont considérés comme présentant un risque de défaillance plus élevé que les autres prêts, a légèrement augmenté, passant de 9,2% à 9,6% au cours de la même période. Parallèlement, le coût du risque, c’est-à-dire le coût associé à la possibilité que les prêts deviennent non performants, a également connu une hausse marginale de 4 points de base.

L’exposition des banques de l’UE/EEE aux prêts non performants garantis par des biens immobiliers commerciaux est un sujet de préoccupation spécifique relevé dans le rapport de l’ABE. Ce secteur a connu une augmentation du volume des NPL, sous l’effet conjugué d’une baisse des sorties et d’une hausse des entrées. Le ratio de NPL pour les prêts garantis par des biens immobiliers commerciaux a légèrement augmenté, passant de 4 % à 4,3 % au cours du dernier trimestre, bien qu’il reste nettement inférieur aux niveaux qui déclencheraient généralement des alarmes. En outre, le ratio prêts/dépôts a continué à baisser, se stabilisant à 107%, tandis que les expositions des banques aux pays souverains ont connu une légère augmentation en 2023, après une période de baisse, peut-être encouragée par des rendements plus élevés, indique le communiqué de presse.

Actifs et prêts

La croissance des actifs et des prêts est restée faible, affectée par le resserrement des normes de prêt et la réduction de la demande. Les prêts aux sociétés non financières et aux ménages ont connu des augmentations minimes de 0,2% et 0,3% entre le troisième et le quatrième trimestre 2023, respectivement, tandis que les actifs pondérés en fonction des risques (ou «risk-weighted assets» – RWA) ont connu une légère augmentation, principalement en raison de l’augmentation des risques opérationnels. Cette évolution a fait passer la densité des actifs pondérés en fonction des risques de 9,6% à 10,1% du total de ces actifs.

Performance

Malgré la rentabilité élevée en 2023, avec un rendement des fonds propres de 10,3%, la dispersion du rendement des fonds propres s’est élargie, ce qui indique une divergence des performances entre les banques. La proportion de banques dont le rendement des fonds propres est supérieur à 10% a diminué, passant de 60% à 45%, ce qui met en évidence la variabilité de la rentabilité.

L’ABE a également noté une décélération potentielle de la tendance à la convergence, comme l’indique le ratio coûts/revenus à partir du quatrième trimestre 2023, ce qui suggère que, bien que les banques continuent à bénéficier des gains antérieurs, le taux d’amélioration de la rentabilité pourrait ralentir.

Cet article a été rédigé par  en anglais, traduit et édité par Paperjam en français.