La bande de covoiturage entre Arlon et le poste-frontière de Sterpenich ne connaît pas le succès. Pour inverser cette tendance, il suffirait sous peu d’être deux à bord pour l’emprunter. Elle serait aussi ouverte aux motards. (Photo: Maison Moderne)

La bande de covoiturage entre Arlon et le poste-frontière de Sterpenich ne connaît pas le succès. Pour inverser cette tendance, il suffirait sous peu d’être deux à bord pour l’emprunter. Elle serait aussi ouverte aux motards. (Photo: Maison Moderne)

Le projet de P+R à Viville-Arlon, remis en cause par le ministre fédéral belge de la Mobilité Georges Gilkinet, s’est invité en séance plénière du Parlement wallon, à Namur, mercredi. Tout comme le devenir de la fameuse bande de covoiturage vers Luxembourg.

Les , au sujet du projet de P+R à Viville-Arlon et de la prolongation de la bande de covoiturage Arlon-Sterpenich vers Luxembourg . La députée régionale arlonaise Anne-Catherine Goffinet (cdH) a interrogé quant à ces deux points Philippe Henry, ministre wallon du Climat, de l’Énergie et de la Mobilité qui, cela tombe bien, est du même parti que son homologue fédéral.

La députée s’étonne tout d’abord que le ministre Gilkinet «enterre le P+R de Viville-Arlon, alors que vous plaidez pour des mobipôles». Soit des lieux proposant une interconnexion maximale entre différents moyens de déplacement, l’équivalent belge de la multimodalité chère à (déi Gréng), Vice-Premier ministre et ministre de la Mobilité. Des mobipôles, le ministre wallon en veut une centaine en 2023 et un par commune en 2030!

Effectivement, il y a des questions quant à la localisation, quant à la gare d’Arlon et quant à l’offre disponible au niveau de Viville.

Philippe Henryministre wallon du Climat, de l’Énergie et de la Mobilité

«Mon collègue Gilkinet n’a pas dit que le parking de covoiturage n’aurait pas lieu. (…) Il a décidé de travailler dans l’ordre. Je pense que l’on ne peut pas lui reprocher cela. Il est un récent ministre fédéral de la Mobilité et son analyse est de dire que ce n’est pas parce qu’il y a un covoiturage qui existe de facto, comme vous l’avez dit, de manière sauvage à un endroit – effectivement, il y a un projet qui existe depuis longtemps, on en a d’ailleurs parlé très souvent dans vos questions – que le problème a forcément été considéré dans son entièreté au niveau de l’offre ferroviaire. Effectivement, il y a des questions quant à la localisation, quant à la gare d’Arlon et quant à l’offre disponible au niveau de Viville. Et le travail qui a été décidé au niveau fédéral, avec la SNCB, est d’examiner effectivement sérieusement la question de l’offre en premier lieu. Et ensuite, de se positionner définitivement sur la question d’un P+R et de sa localisation», répond le ministre Henry. 

Qui explique aussi que le P+R devra être plus qu’un P+R. «Comme ils ont pu se développer à différents endroits, d’une certaine façon, ce sont les ancêtres des mobipôles. Nous devons maintenant aller un cran plus loin: en disponibilité de services, en localisation, en articulation des différents modes de transport.» C’est en tout cas le niveau fédéral qui a la tutelle sur la SNCB, «et nous verrons ensuite du côté wallon ce que nous pouvons faire».

Le Luxembourg s’alignerait dans un premier temps sur la Wallonie

Autre sujet qui fâche la députée: la bande de covoiturage de l’E411, entre Arlon et Sterpenich, et qui n’aura de réelle efficacité qu’une fois prolongée côté luxembourgeois. Terrible pierre d’achoppement: cette bande est située sur la droite de l’autoroute côté belge, tandis que le Luxembourg, sur son territoire, la veut au milieu! 

«Je ne suis évidemment pas responsable du fait que le ministre, un de mes prédécesseurs que vous connaissez bien, a choisi d’installer une bande de covoiturage sur la bande d’arrêt d’urgence et que le Luxembourg fait un autre choix», se décharge Philippe Henry.

Qui avance néanmoins une bonne nouvelle: «Dans l’immédiat, le Grand-Duché de Luxembourg nous a fait savoir qu’il y aurait en fait un alignement sur la position wallonne dans un premier temps, même si leur projet à terme est effectivement autre.»

Accessible à partir de deux personnes à bord

En attendant, cette bande de roulage réservée aux véhicules avec au moins 3 personnes à bord ne connaît guère de succès, même aux heures de pointe. 

Pour la rendre plus attractive, des discussions avec la ministre wallonne de la Sécurité routière, Valérie De Bue, . Et seraient très proches d’aboutir. Il ne faudrait plus alors que deux personnes à bord pour emprunter cette bande, qui serait aussi ouverte aux motards.