En janvier, 17% des produits concernés par la baisse de TVA ont vu leurs tarifs augmenter au Luxembourg, et un tiers ont connu une stabilisation des prix, selon le relevé du Statec. (Photo: Christophe Lemaire/Maison Moderne)

En janvier, 17% des produits concernés par la baisse de TVA ont vu leurs tarifs augmenter au Luxembourg, et un tiers ont connu une stabilisation des prix, selon le relevé du Statec. (Photo: Christophe Lemaire/Maison Moderne)

Les prix n’ont pas diminué autant que la contraction du taux de TVA enclenchée au 1er janvier, montre le Statec. L’horeca et les salons de coiffure figurent parmi les secteurs les moins enclins à adapter leurs tarifs, pointe-t-il.

Freiner l’inflation et soutenir le pouvoir d’achat: voilà les deux objectifs de la actée dans le Solidaritéitspak 2.0. En pratique, le résultat laisse à désirer, montre une étude du Statec publiée ce 27 juin.

On y apprend qu’en janvier 2023, cette mesure a contribué à faire reculer l’inflation de 0,18 point de pourcentage, produits énergétiques inclus. En les excluant, le coup de frein de l’ascension des prix ralentit à 0,11 point de pourcentage.

Les supermarchés bons élèves

Dans le détail, c’est dans les salons de coiffure et d’esthétique ainsi que dans l’horeca que la mesure a été la moins répercutée, pointe le Statec. Il souligne aussi l’absence d’impact sur les tarifs dans les communications au cours du premier trimestre de l’année. Parmi les meilleurs élèves figurent les supermarchés (60% des produits concernés par la mesure ont vu leur prix baisser), devant l’automobile et les magasins de détail et spécialisés.


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Pour expliquer cette timide retombée, l’institut de statistiques avance plusieurs pistes. Tout d’abord, celle de la volonté des entreprises de ne pas diminuer leurs tarifs dans le contexte inflationniste actuel. Qui plus est, le salaire social minimum a été , tandis qu’en février, les salaires ont été . Ensuite, l’adaptation tarifaire induit des coûts de mise en place qui peuvent s’avérer non négligeables pour des petits détaillants. Et puis, certains prix sont peu propices au changement tant ils ont un caractère psychologique fort pour les consommateurs – comprenez par là ceux qui se terminent par zéro ou neuf.

La moitié des produits concernés par la mesure

Si le taux de TVA a diminué d’un point de pourcentage au 1er janvier, la mesure ne concerne que le taux normal (), intermédiaire (de 14% à 13%) et réduit (de 8% à 7%). Le taux ultra-réduit de 3% en vigueur pour les produits alimentaires, les livres et les taxes communales a été maintenu, tandis que les loyers ne sont pas soumis à la TVA. Par conséquent, seulement 50% des produits composant l’IPCN (indice des prix à la consommation national) sont concernés par la mesure.

En janvier, le Statec estime que 34% des produits non énergétiques touchés par la réduction de la TVA avaient des prix inchangés. 17% les avaient relevés et près de la moitié les avaient diminués. Un bilan à nuancer tant le premier mois de l’année est aussi marqué par les , propices aux baisses tarifaires.

Voilà pourquoi un coup d’œil au premier trimestre peut s’avérer instructif: on y apprend que la réduction de la TVA a freiné l’inflation de 0,2 point de pourcentage. Si toutes les entreprises avaient intégralement répercuté la baisse, l’impact aurait doublé (0,4 point de pourcentage), mais résolument loin du pour cent escompté.

À noter que cette baisse de la TVA est temporaire et que les taux devraient donc retrouver leur niveau initial au 1er janvier 2024. Rendez-vous dans un an pour voir si – dans le sens contraire – la mesure pèse sur le portefeuille des ménages.