Le phénomène de baisse des loyers se fait sentir dans les artères commerçantes, selon JLL. (Photo: Paperjam)

Le phénomène de baisse des loyers se fait sentir dans les artères commerçantes, selon JLL. (Photo: Paperjam)

Le coronavirus a accentué les difficultés des commerçants, et certains bailleurs ont dû revoir leur stratégie de prix. JLL s’attend à une baisse des loyers de 10 à 15%.

On ne compte plus les écriteaux «à louer» sur les boutiques au Luxembourg. Que ça soit dans les artères phares ou dans les centres commerciaux, le marché connaît pour l’heure un trou d’air.

«Le commerce souffre un petit peu depuis quelques années, les commerçants font face à des difficultés de plus en plus importantes avec une pression sur la rentabilité. Le Covid-19 a accéléré le processus et parfois stoppé de nouveaux développements», observe Dimitri Collignon, directeur de l’agence Retail chez .

Si actuellement le loyer «prime» (ndlr: la valeur moyenne haute) dans la capitale pointe à 150 euros/m2, une tendance baissière s’amorce. «Dans le centre-ville et le quartier de la gare, les propriétaires ont déjà changé de stratégie», souligne Dimitri Collignon qui estime une baisse du loyer «aux alentours de 10 à 15%».

Un marché au bord de l’indigestion? Pas sûr…

Le parc de surfaces commerciales ne cesse de croître ces derniers mois avec l’ouverture des centres Royal-Hamilius, Cloche d’Or ou encore Infinity Shopping pour ne citer que la capitale. Mais aux alentours aussi, les annonces de nouveaux complexes ou d’extension s’enchaînent notamment à , le , le Knauf Shopping Center de Schmiede ou encore le Copal à Mertert.

«De grands acteurs et de belles marques comme ou quittent la ville haute, il y a de gros enjeux. Mais on a quand même beaucoup de demandes», assure notre interlocuteur.

On a quand même beaucoup de demandes.

Dimitri Collignondirecteur agence RetailJLL Luxembourg

Au premier semestre 2020, le volume des prises en occupation des commerces a fondu comme neige au soleil au Luxembourg: il a atteint 2.218m2, soit 57% de moins en un an. Dans les centres commerciaux, le compteur a pointé à 2.480m2, soit 94% de moins qu’au premier semestre 2019. Seul le segment du retail «warehousing» a tiré son épingle du jeu, avec 3.767m2, soit une hausse de 88%.

«Il y a beaucoup de demandes pour des stockages, des activités d’entrepôt et de showroom, ce sont des activités très pérennes», observe Dimitri Collignon. En cinq ans, le volume des transactions immobilières concernant des supermarchés est passé de 20% à 33% au Luxembourg.

Le marché arriverait-il au bord de l’indigestion? Pas sûr, selon JLL qui remarque d’un côté la stratégie expansionniste de certaines enseignes, dont Delhaize par exemple qui enchaîne les ouvertures. Et de l’autre, l’impact du télétravail pousse la demande vers le commerce alimentaire. «Si tout le monde revient au bureau, je pense que les habitudes de consommation vont revenir à la normale et les distributeurs vont retrouver des performances habituelles», conclut-il.