Bruno Houdmont a débuté comme stagiaire universitaire en 1985 à la Banque Bruxelles Lambert en Belgique, avec un salaire de départ de 50.000 francs belges. (Photo: Matic Zorman / Archives Maison Moderne)

Bruno Houdmont a débuté comme stagiaire universitaire en 1985 à la Banque Bruxelles Lambert en Belgique, avec un salaire de départ de 50.000 francs belges. (Photo: Matic Zorman / Archives Maison Moderne)

Quel a été le premier salaire des dirigeants de la place financière? Qu’en ont-ils fait et quelle expérience en ont-ils retiré? Paperjam.lu a posé la question à une dizaine de personnalités du secteur. Cette semaine: Bruno Houdmont, CEO de la Banque Degroof Petercam Luxembourg.

Vous souvenez-vous du montant de votre premier salaire?

. – «Oui, très bien, comme si c’était hier. Je voulais commencer ma carrière dans une banque avec un réseau international et j’ai commencé comme stagiaire universitaire en 1985 à la Banque Bruxelles Lambert en Belgique (rachetée par le groupe ING fin 1997, ndlr).

Le salaire brut de départ était de l’ordre de 50.000 francs belges (!) par mois, soit un peu plus de 1.000 euros. Il y avait très peu d’autres éléments additionnels au salaire à l’époque; les voitures de société, par exemple, étant beaucoup moins répandues que de nos jours.

Avez-vous eu d’autres activités rémunérées avant?

«J’ai eu très jeune de petites activités rémunérées pendant les vacances. J’ai tenu un stand d’une marque de cidre belge à la foire internationale à Kinshasa (RDC), j’ai eu un job d’été dans un commerce à la côte belge, j’ai été faire la cueillette des pommes, et j’ai bien sûr, plus tard, fait mes premiers stages dans une banque (la Belgolaise la toute première fois).

Mais comme étudiant, un de mes premiers jobs d’été rémunérés a été à la Sabena. J’étais engagé dans les équipes de chargement/déchargement des bagages dans les avions.

C’était une expérience de travail très manuelle et très physique, mais en même temps un travail très bien payé, vu les horaires décalés en shift de plusieurs équipes et les prestations intenses du week-end.

C’était à l’époque un job très prisé par les étudiants, car on pouvait aussi bénéficier de billets d’avion gratuits! C’était aussi les premières expériences ‘d’erreurs opérationnelles’, quand on mettait un bagage dans le mauvais avion et à mauvaise destination…

Que vous êtes-vous offert avec vos premiers salaires?

«Une montre Seiko à quartz, une révolution technologique à l’époque! Je pense qu’elle m’avait couté environ 5.000 francs belges (125 euros), une vraie fortune dans ces années-là. Je dois l’avoir gardée quelque part parce que je ne m’en serais jamais séparé…

Aujourd’hui, êtes-vous devenu plutôt cigale ou fourmi?

«Je n’ai jamais été ni l’un ni l’autre dans ces extrêmes, et je pense que cela n’a pas vraiment évolué avec le temps. Je pense qu’il s’agit plutôt de pouvoir s’adapter à toutes les situations, et puis bien sûr de rester prévoyant pour ne pas se ‘trouver dépourvu’, comme le dit la fable.

Avez-vous une devise par rapport à l’argent?

«Gagner de l’argent pour vivre, mais ne pas vivre pour gagner de l’argent.»

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