Les pays de l’UE sont particulièrement exposés aux pressions inflationnistes du fait de leur forte dépendance aux hydrocarbures russes. Cette situation pèse sur la confiance des entreprises, comme l’indique l’enquête économique réalisée par Eurochambres. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne/Archives)

Les pays de l’UE sont particulièrement exposés aux pressions inflationnistes du fait de leur forte dépendance aux hydrocarbures russes. Cette situation pèse sur la confiance des entreprises, comme l’indique l’enquête économique réalisée par Eurochambres. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne/Archives)

Les résultats de la 30e édition de l’enquête économique d’Eurochambres indiquent que l’embellie post Covid attendue en 2022 par les entreprises européennes a laissé la place à une dégradation aussi générale que marquée du climat des affaires pour 2023

42.000 entreprises européennes issues de 25 pays ont pris part à , publiée chaque fin d’année par l’association européenne des chambres de commerce et d’industrie. Cette grande consultation indique que le moral des entreprises est mauvais. Il est même en dessous du niveau enregistré lors de la crise financière de 2008-2009 et du pire de la pandémie de Covid-19. Si la reprise éventuelle postérieure à la crise sanitaire ne semble plus être la préoccupation majeure des entreprises, ce sont les chocs en cascade induits par la guerre en Ukraine, l’inflation, les ralentissements d’approvisionnement et les pénuries de matières premières qui s’ensuivent ainsi que les prix de l’énergie qui pèsent sur la confiance des entreprises.


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Dernièrement, c’est le resserrement des politiques monétaires et la dépréciation de l’euro vis-à-vis du dollar qui alourdit davantage l’impact sur les entreprises importatrices du fait du renchérissement des marchandises libellées en dollars. Si les entreprises luxembourgeoises se distinguent par des perspectives d’investissements moins dégradées, leur niveau de confiance est au plus bas.

Des prévisions de ventes mitigées, surtout à l’export

L’indicateur des ventes à l’échelle nationale est celui qui divise le plus les pays de l’UE. La part des entreprises qui anticipent une baisse de leurs ventes en national est très élevée en Suède, en Slovénie et plus particulièrement en Lituanie, où plus de 52% des entreprises s’attendent à une baisse des ventes. 40% des entreprises allemandes sont particulièrement inquiètes de leurs ventes à l’export pour 2023 (contre 12% en 2022). Plus de 50% des entreprises roumaines, Croates et Portugaises s’attendent, elles, à une légère embellie des ventes.

Le Luxembourg se situe à mi-chemin: avec une légère dégradation de leurs résultats, les entreprises tablent néanmoins sur des ventes stables (47,5% d’entre elles pour 2023, contre 48,7% en 2022) et un chiffre à l’exportation qui devrait rester stable pour 43% d’entre elles, alors qu’elles étaient 51% à anticiper une hausse des exportations l’an dernier.

Emploi et investissements en recul

Nombre d’entreprises s’interrogent sur leur capacité à absorber les chocs d’une probable récession et d’un combo «prix élevés/salaires» difficile à contrer sans contrôle de l’inflation. 34% des entreprises interrogées tablent sur une baisse des embauches en 2023, sauf la France, où 89% des entreprises se disent «attentistes» et misent sur une stabilité de l’emploi.

42% du panel européen tablent sur un recul de leurs investissements en 2023, préférant les reporter pour se concentrer sur l’effort budgétaire induit par les charges salariales et les coûts de l’énergie. Au Luxembourg, 66% des entreprises misent sur le maintien de leurs effectifs et 60% sur une stabilité des investissements par rapport à 2022. Sur ce point, seuls 21% d’entre elles prévoient une hausse (40% en Irlande, 10% en France et 16% en Italie).

Objectif talents au Luxembourg

Sans surprise, sur les 7 catégories de défis auxquels les entreprises doivent faire face, l’accès abordable à l’énergie et aux matières premières reste la préoccupation numéro un des entreprises dans la plupart des pays interrogés, notamment en Europe de l’Ouest (67%) et du Sud (68%). Puis viennent globalement, et dans l’ordre, le manque de main-d’œuvre qualifiée, le coût du travail, les conditions de financement (accès aux prêts et retards de paiement), les ruptures sur les chaînes d’approvisionnement, les exigences en matière environnementales et le retour potentiel des restrictions Covid arrivant en fermeture de ce classement.

L’ordre des priorités diffère au Luxembourg puisque la première préoccupation des entreprises est le manque de main-d’œuvre qualifiée. Le défi du prix de l’énergie et des matériaux arrivant en second plan et les exigences en matière environnementale en queue de peloton.