La plupart des entreprises disent réfléchir à généraliser le télétravail après la crise, sans avoir défini de règle précise pour le moment. (Photo: Shutterstock)

La plupart des entreprises disent réfléchir à généraliser le télétravail après la crise, sans avoir défini de règle précise pour le moment. (Photo: Shutterstock)

Adopté à toute vitesse pendant la crise sanitaire, le télétravail partiel devrait se généraliser, même après la crise du Covid-19 et sous des formes diverses, selon les entreprises interrogées. Toutes se disent en tout cas concernées par cette pratique qui se généralise.

Beaucoup ont connu et connaissent encore le «télétravail Covid», celui mis en place à 100% pendant le confinement, puis à 50% pour garder les distances de sécurité au bureau. Mais que se passera-t-il dans les entreprises, une fois que le virus aura totalement disparu?

«Il y aura forcément un avant et un après Covid», assure Armand Lebrun, partner chez Vanksen, agence de communication luxembourgeoise qui emploie 90 personnes.

Aujourd’hui, les salariés alternent entre bureau et télétravail. «Il n’y a pas de règle stricte et figée», explique-t-il. Les salariés s’organisent selon leurs projets avec les clients pour décider si une présence physique est nécessaire ou non. La seule contrainte: pas plus de 25 personnes en même temps. Pour un meilleur suivi, l’entreprise a établi un planning de présences.

Après la crise, «on s’oriente vers une certaine pérennité de ce système», se projette Armand Lebrun. Il permet de «s’aligner au mode de fonctionnement des clients» et de préserver la qualité de vie des salariés, pour une entreprise qui met en avant son «ADN flexible».

En fonction des besoins de l’entreprise

«Nous pensons que le télétravail est une pratique qui restera en principe dans un mix présentiel/télétravail équilibré, mais son application dépendra beaucoup de l’évolution de la fiscalité pour les frontaliers», affirme de son côté le cabinet d’expertise comptable PwC. «Il n’est pas possible aujourd’hui d’établir des règles pour l’après-crise. Le télétravail n’est pas un droit à proprement parler, c’est une pratique qui dépend des besoins opérationnels de l’entreprise et des équipes. A priori, l’autorisation de télétravailler se fait par les team leaders en fonction de la nécessité de présentiel et des opérations.» En ce moment, l’entreprise repasse à un taux d’occupation de 40% des bureaux, avec un maximum de deux jours de présence par semaine et par personne.

BGL BNP Paribas ne souhaite pas s’adresser à la presse avant la publication de ses résultats. La banque nous : «Après la crise, nous maintiendrons le télétravail, mais sous une forme davantage structurée. À priori, la règle est simple: ce qui n’est pas interdit par les directives à venir de notre autorité de surveillance (la CSSF) et ce qui ne met pas l’entreprise en risque de requalification en établissement stable à l’étranger sera télétravaillable». , David Capocci, partner chez KPMG Luxembourg, estimait lui aussi qu’il fallait développer le télétravail après la crise.

Tous les secteurs sont concernés

Chez Sodexo, même si seulement une centaine des 2.300 employés peuvent travailler depuis chez eux, cela représente une réelle option. L’entreprise de services le proposait déjà à la plupart du personnel administratif (excepté certains postes, comme celui de réceptionniste) depuis le 1er janvier 2020. Un jour par semaine, en respectant les pour les frontaliers (19 jours pour les Allemands, 24 pour les Belges et 29 pour les Français).

Le Covid-19 est bien sûr passé par là, mettant la totalité de l’effectif en télétravail. Aujourd’hui «les équipes alternent, nous sommes restés à une capacité de 50%», illustre Ann De Jonghe, directrice des ressources humaines. Elle a du mal à se projeter dans l’après-Covid, mais estime qu’elle reviendra au moins à la même règle qu’avant la pandémie. «Une chose est sûre, la crise aura appris aux réfractaires que le télétravail fonctionne».

Cette période laissera aussi des traces chez Servior: «Ce sont des discussions qui sont en train d’être menées. Nous allons donner plus de possibilités au télétravail, c’est clair», dit le gestionnaire de structures d’hébergement pour personnes âgées. Cela concerne environ 80 personnes sur les 2.030 salariés. L’entreprise travaillait à un projet de flexibilisation du travail (horaires, lieu) avant la crise. Pour les modalités précises, «il est encore trop tôt pour le dire».

Les 40 salariés des équipes administratives, sur 1.900 au total, pouvant travailler à distance chez Elisabeth sont tous de retour au bureau aujourd’hui. «Au vu des expériences positives vécues par la grande majorité des collaborateurs, la direction générale est en train de réfléchir aux lignes directrices pour la mise en place d’une politique relative à l’exercice régulier du télétravail», indique cependant l’entreprise de soins à la personne.

Le télétravail a donc de beaux jours devant lui. Reste à savoir sous quelles formes et via quelles modalités.