L’avenir de la plus petite des banques détenues par des capitaux luxembourgeois est de plus en plus incertain. Le cabinet ayant audité le dernier rapport annuel évoque dans le document «l’existence d’une incertitude significative susceptible de jeter un doute important sur la capacité de la banque à poursuivre son exploitation». (Photo: Nader Ghavami/Maison Moderne/Archives)

L’avenir de la plus petite des banques détenues par des capitaux luxembourgeois est de plus en plus incertain. Le cabinet ayant audité le dernier rapport annuel évoque dans le document «l’existence d’une incertitude significative susceptible de jeter un doute important sur la capacité de la banque à poursuivre son exploitation». (Photo: Nader Ghavami/Maison Moderne/Archives)

Après avoir échoué à trouver un actionnaire de référence à deux reprises en 2018 et 2020, la banque propose à des «acteurs locaux» son fonds de commerce. Son directeur, Mike Felten, ne fait plus partie de la maison. Il est remplacé par Jean-Louis Camuzat, le COO et DPO.

Après la recherche infructueuse d’actionnaires pour remplacer l’actuelle structure coopérative entre Beyrouth et Londres, l’avenir s’assombrit pour Fortuna, la plus petite des banques luxembourgeoises. Si l’exercice 2021 laisse apparaitre un bénéfice de 7,757 millions, sans la vente des deux bâtiments historiques qui abritent la banque en 2021 pour une somme de 15,374 millions d’euros, le niveau de perte aurait atteint 7,617 millions d’euros.

Un troisième exercice de pertes d’affilée. Sur trois ans, les pertes cumulées atteignent 10 millions d’euros.


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Bientôt le clap de fin pour la société coopérative dont l’actionnariat s’est progressivement resserré autour de quelques personnes?

Au 12 mars 2021 – dernière date de mise à jour, le registre des bénéficiaires effectifs (RBE) faisait état de neuf actionnaires principaux représentant à eux seuls 35,4% du capital. Par ordre alphabétique Fernand Boden (0,18%), Patrick Losch (6,52), André Poorters (0,21%), Paul Retter (4,18%), Carlo Rock (8,82%), Charles Wagener (0,73%), André Wilwert (9,99%) et Jacques Wolter (4,77%).

André Wilwert, André Poorters, Paul Retter et Patrick Losch, composant le conseil d’administration.

«La banque envisage de céder la majeure partie de ses actifs et de sa clientèle au cours de l’année 2022», peut-on lire dans le rapport sur l’audit des comptes annuels mené par PwC Luxembourg. Qui rapporte que «ce projet éventuel indique l’existence d’une incertitude significative susceptible de jeter un doute important sur la capacité de la banque à poursuivre son exploitation».

On lit dans le rapport annuel que la banque a entamé des discussions avec des acteurs locaux pour la vente de son fonds de commerce. «Des discussions actuellement en cours»; des discussions qui ne semblent pas connaitre d’avancées majeures pour l’instant. La Fortuna indique que la banque dispose «néanmoins de fonds propres suffisants pour continuer ses activités si la vente du fonds de commerce ne se concrétisait pas».

180 millions d’encours crédit

Que reste-t-il à vendre une fois l’immobilier cédé? Le fonds de commerce repose quasi principalement sur l’activité de crédit hypothécaire. Dans le dernier rapport annuel, l’encours crédit s’élève à 180 millions, soit 11,56% de moins qu’en 2020. Une réduction volontaire «en attendant que sa nouvelle orientation stratégique soit définie».

Du côté de la gouvernance justement, , ancien directeur général, a pris de nouvelles fonctions à l’ABBL. L’autre directeur, Mike Felten, nommé à ce poste en avril 2015, en même temps que Jerry Grbic, a indiqué ce 30 avril sur LinkedIn qu’il avait quitté ses fonctions. Fonctions reprises par Jean-Louis Camuzat, déjà COO et DPO.

La rumeur désormais évoque moins une reprise qu’une liquidation pure et simple.

Contactée, Fortuna Banque n’a pas souhaité répondre aux questions de Paperjam.