Moins d’un an après la reprise des parts des actionnaires historiques et luxembourgeois du câble-opérateur et toujours sans CEO – – les Belges de Telenet marquent leur entrée dans la bataille des opérateurs de télécommunication avec un audacieux positionnement.
Derrière l’offre déclinée en cinq mots (rapide, libre, stable, connecté et clair), Giga est une revanche préparée avec minutie. Une revanche parce que, si le développement de l’infrastructure a permis à Post de poser un pied dans la télévision grâce à l’IPTV, Eltrona pose maintenant les deux pieds dans la connectivité jusqu’à un gigabit par seconde à 39 euros sans engagement et sans frais cachés.
Au lieu de sous-louer le réseau de Post comme les autres opérateurs, Eltrona s’appuie sur son propre réseau qui touche 86% de la population. La vitesse peut évidemment varier selon l’endroit de destination et sur le câblage, comme pour tout opérateur pour l’instant.
Le sans-engagement est… sans engagement. «Le client peut décider d’arrêter à tout moment. Il doit rendre son matériel et voilà. Il n’y a pas de rétention pendant 24 mois», explique le chief customer officer, Thierry Iafrate. «Nous disons seulement que nous pouvons pour l’instant garantir le prix jusqu’à 24 mois.»
Pas d’offre gratuite pendant deux mois et qui augmente singulièrement ensuite, pas de fausse promesse. Pour le prix, le client peut bénéficier d’un modem dont la location est intégrée au prix, d’un diagnostic de son Wifi à l’intérieur de son domicile et d’une installation gratuite en six jours, sauf sur des chantiers de construction où il faudrait câbler la maison (pour 220 euros).
Évidemment, l’offre peut sembler particulièrement séduisante pour les nouveaux arrivants au Luxembourg. «Si notre clientèle historique travaille avec Eltrona pour la télé et avec Post pour internet, ceux qui arrivent ont surtout une considération de prix et de services. Dans un climat d’incertitude et où certains ne savent pas vraiment combien de temps ils resteront, le fait de pouvoir quitter aussitôt sans difficulté est un argument intéressant», parie M. Iafrate. Peut-être aussi que les clients les plus anciens changeront d’avis. «Nous voyons aujourd’hui que le service compte au moins autant que le produit et c’est là que nous avons un challenge!»
Dans un marché très fragmenté où Eltrona détient 7% ou 8% de parts de marché, que peut-elle espérer avec cette offre? Probablement deux ou trois points de plus, le temps de travailler sur son image. Une chose est sûre: si l’on prend comme référence , elle sera la moins chère du marché sur le segment du futur, celui du très haut débit.