Les autotests salivaires sont actuellement analysés au LNS, afin d’étudier leur efficacité pour le dépistage du Covid-19. (Photo: LNS)

Les autotests salivaires sont actuellement analysés au LNS, afin d’étudier leur efficacité pour le dépistage du Covid-19. (Photo: LNS)

Si le ministère de la Santé a récemment validé la commande de près de 8 millions d’autotests, il ne s’agit pas d’autotests salivaires. Cette technique est actuellement en cours d’analyse au LNS.

Dans une circulaire datée du 26 mars dernier, le ministère de la Santé écrivait qu’il ne recommandait pas les tests salivaires antigéniques rapides pour le dépistage du Covid-19. «Comme souvent, le gouvernement se réfère aux recommandations allemandes et, pour le moment, ces autotests n’ont pas démontré une efficacité assez forte. En comparaison, les tests antigéniques rapides nasaux, aussi appelés autotests nasaux (un prélèvement que l’on réalise soi-même dans le nez, tout comme son analyse) ont une sensibilité plus élevée», confirme Gérard Schockmel, médecin consultant en maladies infectieuses au sein des Hôpitaux Robert Schuman.

Il faut donc bien distinguer les autotests salivaires, ou tests salivaires antigéniques rapides (qui détectent la présence de protéines virales, pas d'ARN), et les tests PCR salivaires (qui permettent de rechercher la présence de matériel génétique du virus, de l'ARN), qui sont notamment utilisés dans le cadre du Large Scale Testing. Ces derniers consistent en un prélèvement de salive réalisé par un professionnel à travers un frottis de gorge et dont l’échantillon est analysé en laboratoire, tout comme un prélèvement nasal dans le cadre d’un test PCR naso-pharyngé. Les autotests salivaires (un prélèvement de salive que l’on peut réaliser soi-même via un crachat, tout comme l’analyse de celui-ci) «présentent une sensibilité inférieure à celle des tests salivaires PCR: elle est de l’ordre de 60 à 70%», explique Gérard Schockmel.

L’autotest nasal, «meilleure solution rapide»

Contacté par Paperjam, le ministère de la Santé confirme que, «pour l’instant, dans les , il n’y a pas d’autotests salivaires, mais uniquement des autotests nasaux. Nous en faisons actuellement analyser au LNS, et nous attendons le retour des experts pour voir s’ils feront prochainement partie de nos recommandations», précise une porte-parole.

Dans une réponse parlementaire publiée en février dernier, la ministre de la Santé (LSAP) expliquait que les tests salivaires antigéniques pourront notamment être utilisés dans les maisons de retraite et de soins.

«Les tests PCR naso-pharyngés restent la meilleure solution de dépistage», appuie cependant Gérard Schockmel. Ils ont une grande sensibilité (entre 96 et 98%), y compris chez les personnes asymptomatiques ou présentant de faibles concentrations virales, et une très bonne spécificité (près de 100%) qui donne très peu de faux positifs, avec un taux inférieur à 0,01%.»

«Les autotests salivaires seront peut-être réévalués dans un avenir proche si leur qualité est en hausse, mais pour l’instant, il vaut mieux utiliser la meilleure solution. Et comme il est clair qu’on ne peut pas faire un test PCR naso-pharyngé trois fois par semaine, les autotests nasaux demeurent l’option à recommander», conclut Gérard Schockmel.