Audrey Pulvar compte placer l’Afrique au cœur de la révolution climatique. (Photo: DR)

Audrey Pulvar compte placer l’Afrique au cœur de la révolution climatique. (Photo: DR)

Maîtresse de cérémonie de la première édition de Woop le 28 mars, Audrey Pulvar a accepté de répondre à nos questions avant sa venue au Grand-Duché. «La seule façon de prédire le futur, c’est de le créer.» Tel est le leitmotiv de cette conférence, qui colle également parfaitement au parcours d’Audrey Pulvar.

L’ancienne journaliste Audrey Pulvar tiendra le rôle de maîtresse de cérémonie lors de la qui se tiendra le 28 mars prochain à la Maison du savoir de Belval.

Bien qu’elle ait mis un terme à sa carrière depuis bientôt deux ans, elle continue de défendre ce métier qui reste essentiel selon elle: «Je pense qu’il y a toujours une demande et un public pour le décryptage ainsi que pour les explications de qualité et de proximité, que je ne vois pas réalisées par un ordinateur. Un algorithme peut décrire de façon clinique des faits, mais prendre un angle et le développer, j’ai plus de doutes. Il y aura toujours une demande pour du journalisme de décryptage», estime-t-elle. D’autant qu’avec les réseaux sociaux et l’essor des «fake news», le professionnalisme des journalistes sera de plus en plus nécessaire pour faire le tri.

Un fonds africain pour l’écologie

Si elle a choisi de raccrocher stylo et calepin, Audrey Pulvar ne se repose pas pour autant. Martiniquaise d’origine, elle a décidé de mettre son expérience et ses réseaux au service de l’écologie sociétale en créant AfricanPattern, un fonds de dotation pour l’Afrique.

«La technologie nous aide à identifier des projets et à les budgéter. Elle peut nous aider à trouver des marchés, des débouchés pour les jeunes. On s’intéresse particulièrement à la zone sahélienne pour aider des jeunes qui lancent des start-up à trouver des marchés par exemple», détaille Audrey Pulvar, particulièrement fière.  

Passer de l’expérience au système 

AfricanPatern cherche à mettre la haute technologie en lumière. Et cela grâce à un conseil scientifique africain qui arbitre les projets et va élaborer un modèle de développement économique durable, en matière d’énergie renouvelable, récupération des déchets, économie, technologie...

«On veut passer de la simple expérience au système. On veut ensuite développer des projets comme des fermes collectives qui existent déjà au Burkina Faso. Une ferme est détenue par 12 villages qui exploitent ensemble les terres. Ils ont mis en place des forages, un système de récupération d’eau, d’alimentation à l’énergie solaire et toute une structure éducative pour les enfants et pour les femmes», explique-t-elle.

Des idées innovantes qui ont muri dans l’esprit d’Audrey alors qu’elle était présidente de la Fondation pour la nature et l’Homme, suite à la démission de Nicolas Hulot. Elle a passé 19 mois à la tête de l’organisme avant de rendre sa place à l’ancien ministre de l’écologie français.  

J’ai de l’occupation pour les 20 prochaines années de ma vie.

Audrey Pulvarmaîtresse de cérémonie Woop

Aujourd’hui, Audrey Pulvar compte continuer à s’investir pleinement dans ce fonds africain qui occupe une grande partie de son temps. «Il y a aussi la partie soutien de projet sur le terrain dans les différents pays africains, donc j’ai de l’occupation pour les 20 prochaines années de ma vie», conclut celle qui s’est fixé comme objectif de faire de l’Afrique l’épicentre de la révolution écologique mondiale.

Premier objectif: faire adopter un plan écologique aux gouvernements lors du sommet mondial de la Terre en 2022.

En attendant, Audrey Pulvar rappelle que chaque petit geste compte. Ceux que l’ancienne présentatrice applique au quotidien sont rapides à mettre en place: consommer moins de viande, acheter moins de vêtements et se déplacer au maximum en transports en commun. Un bon début pour préserver la planète!