«Detox finance» a été publié en juillet 2019. (Photo: Éditions Eyrolles)

«Detox finance» a été publié en juillet 2019. (Photo: Éditions Eyrolles)

Dans Detox Finance, deux analystes financiers, Stéphane Voisin et Jean-Baptiste Bellon, filent la métaphore des multiples addictions et toxines de la finance: «marchés surexcités», défaut d’appréciation du risque, distance prise avec l’économie réelle, recherche du profit à court terme... Leur remède? La prescription d’un régime radical.

«Tout système peut sécréter ses propres solutions anticorps; la difficulté consiste en l’occurrence à faire comprendre aux banquiers qui, sentant le vent tourner, commencent à ­s’intéresser à la finance durable, que le concept ne consiste pas à trouver le moyen de faire durer leur idée de la finance, mais au contraire de la remettre en cause», lit-on dans le prologue.

Après une analyse sans langue de bois des travers du secteur, les auteurs livrent leurs recommandations pour une mise au vert du secteur, ou du moins une «convalescence durable». Sans pour autant se faire d’illusions: «S’il est très laborieux de convaincre un drogué d’arrêter, c’est notamment parce que la substance lui facilite tellement l’existence à court terme qu’il n’a plus le désir de vivre dans le monde réel ni la volonté de penser l’avenir.»

Les clés pour réussir une cure détox «bien calibrée»: après une phase d’introspection, il est nécessaire de simplifier les instruments financiers, de voir loin, de «revenir à la terre et sur terre», de s’approprier les actifs «verts», de créer de la valeur et de prendre des risques qui soient utiles pour la société. La nouvelle génération «ne se satisfait plus de banques d’un monde qui change […], elle veut une banque qui change le monde». Le patient ne doit pas non plus «oublier d’où il vient, au risque de replonger»… Sevrage garanti!

Auteurs: Stéphane Voisin et Jean-Baptiste Bellon

Éditeur: Eyrolles

Date de publication: juillet 2019

Prix: 20 euros